Le survivant de l’achat groupé, moribond, ferme ses bureaux français et anglais. Les sites restent pour l’instant ouverts, gérés depuis l’Allemagne et la Suède.
Letsbuyit fait ses valises. La société d’achats groupés a annoncé, avec la plus grande discrétion, une soixantaine de licenciements supplémentaires (sur un effectif déjà réduit à 130 personnes) et la fermeture de ses bureaux en France et en Angleterre. Les sites français et anglais restent ouverts, jusqu’à nouvel ordre. Mais leurs activités seront désormais gérées depuis le siège social de Munich (pour la partie marketing, commerciale et financière) et depuis Stockholm (où se trouve l’équipe informatique). En France, les neuf salariés que comptent la filiale devraient être licenciés d’ici à la fin du mois. Cette mesure concerne également Laurence Perratzi, qui dirige le bureau parisien. Coup dur pour cette prosélyte de l’achat groupé, qui déclarait voici un an que "la dimension européenne de Letsbuyit, depuis son origine, lui conférait une taille et une puissance critiques" et maintient aujourd’hui encore que le concept "est excellent".
Bientôt zéro ?
Pour la taille critique, en tout cas, c’est bel et bien fini. D’une présence dans 14 pays, avec près de 350 salariés, Letsbuyit avait opéré, en février 2001, un premier "recentrage" de ses activités, ne conservant que quatre sites (Allemagne, Suède, Angleterre et France). Cette deuxième vague de fermetures survient alors que Letsbuyit est toujours en situation financière plus que délicate. Le principal investisseur du tour de table de la dernière chance, bouclé en février, lui a en effet fait faux bond. Les 340 millions de francs récoltés se sont subitement transformés en à peine 130 millions. On voit mal comment Letsbuyit pourrait sortir de cette impasse. Malgré tous les efforts de maîtrise des coûts, l’entreprise affiche encore une perte d’exploitation de 48 millions de francs au cours du seul trimestre écoulé d’avril à juin 2001 (pour 23 millions de francs de chiffre d’affaires). Et sur les six premiers mois de l’année, cette perte s’élève à 170 millions de francs, alors que le chiffre d’affaires n’est que de 27,5 millions de francs. L’excellence du concept reste à prouver.