L’Association américaine de médecine vient de publier une étude sur les sites d’informations médicales. Conditions d’accès et qualité de l’information ont été passées au peigne fin.
Soixante millions d’américains ont recherché des informations médicales sur la Toile l’année dernière. Et 70 % d’entre eux déclarent que les informations médicales dénichées en ligne influencent leur décision à propos des soins. D’où la nécessité d’évaluer précisément la qualité des informations distillées sur le Web. C’est le sens de la démarche initiée par les membres (des scientifiques) de l’Association américaine de médecine. Les résultats de leur rapport, fruit d’un travail de six mois, ont été publiés par le journal de l’association.
Un lien pertinent sur cinq
Une partie de l’étude est consacrée à l’accessibilité des sites médicaux par l’entrée de mots clés dans les moteurs de recherche. Beaucoup de bruit pour peu d’informations pertinentes... L’équipe a testé les performances de dix moteurs de recherche en anglais et de quatre en espagnol. À partir de requêtes basées sur quatre mots ou thèmes : "cancer du sein", "asthme chez l’enfant", "obésité et dépression". Résultats (peu encourageants) : en moyenne, seul un lien sur cinq proposés par les moteurs de recherche, conduit à une page web dotée d’un contenu (en langue anglaise) pertinent sur le sujet. Pour les sites en espagnol, la proportion tombe à un sur huit... Plus inquiétant, sur le Réseau, les informations médicales ne sont pas toujours d’une qualité irréprochable.
Déficit d’informations
Dans la seconde partie de son enquête, l’équipe de scientifiques a épluché une vingtaine de sites présélectionnés (sites commerciaux, structures fédérales, associations). Le rapport épingle surtout le déficit d’informations couvrant l’ensemble des éléments cliniques d’une maladie (symptômes, traitement, dépistage, effets secondaires...). Ainsi, seule la moitié des sites étudiés apporte, selon les experts, une information complète. Dans sa conclusion, le rapport met donc en garde contre les conséquences éventuelles d’un tel déficit : "Les insuffisances dans l’information pourraient influencer négativement les décisions du patient." Pas très rassurant...
Le rapport de l’Association américaine de médecine:
http://jama.ama-assn.org/issues/v28...