Scoot et les Scouts de France sont parvenus à un accord sur la campagne de lancement de l’annuaire des professionnels. Mais se sont tout de même retrouvés au tribunal, vendredi 23 mars 2001.
Scoot peut respirer : sa méga campagne de lancement parodiant "l’esprit scout" va pouvoir se poursuivre. L’annuaire des professionnels, lancé par SFR, et les Scouts de France ont signé un protocole d’accord, vendredi 23 mars. Au terme de ce compromis, la campagne d’affichage prendra fin le 30 avril, mais les spots publicitaires télévisés seront diffusés, à l’exception d’un très court spot expliquant comment accéder aux services de Scoot depuis un téléphone SFR. Tout dédommagement financier a été exclu.
Scouts gourmands
Comme nous l’avions annoncé, les deux parties se sont retrouvées, dès le mercredi 21 mars, pour une réunion de conciliation. "Ce fut très courtois, mais nous n’étions toujours pas sur la même longueur d’onde à la fin de l’entrevue. Ils se disaient très surpris par notre réaction et ont ébauché quelques propositions de collaboration, mais nous avons estimé qu’ils réagissaient un peu tard", décrypte Jean-Marie Montel, responsable de la communication pour les Scouts de France. Selon lui, la campagne massive utilisant l’image du scoutisme risque de porter préjudice à ce mouvement. "C’est difficile à déterminer a priori, car l’impact se fera sentir sur le niveau des adhésions, à la rentrée prochaine, et sur les recettes des opérations de vente des calendriers et d’empaquetage des cadeaux", explique-t-il. Par conséquent, les Scouts de France avaient décidé d’assigner Scoot France en référé d’heure à heure le jeudi soir et se montraient gourmands dans leurs exigences : ils réclamaient l’arrêt immédiat de toute la campagne et 10 millions de francs de dommages et intérêts !
Scoot inquiet
L’assignation avait pris Scoot au dépourvu et les exigences des Scouts avait jeté un froid. Si la campagne avait dû s’interrompre à ce stade, cela aurait été catastrophique pour l’image de l’annuaire des professionnels et 10 millions de francs, même pour une société financée par Vivendi, représentent une somme rondelette. "Sans doute que les Scouts de France ont pensé qu’ils pourraient réitérer le même coup que pour le nom de domaine Vizzavi", estime-t-on chez Scoot. Toujours est-il que l’affaire a été prise au sérieux, puisque Vivendi a envoyé ses propres avocats pour représenter Scoot devant les juges.
Au tribunal, le président a poussé les deux parties à se mettre d’accord plutôt que d’aller jusqu’au bout du référé. "Nous avions tapé fort dans nos demandes pour obtenir ce qu’on a eu ; notre démarche n’était pas financière", prétend Jean-Marie Montel. Apparemment, le président aurait laissé entendre que sa décision en référé pourrait ne pas être si favorable au mouvement scout. Et le résultat de la négociation ne satisfait qu’à moitié Jean-Marie Montel, malgré un communiqué très positif. "L’arrêt de l’utilisation de l’image du scoutisme le 31 décembre 2001, c’est un peu tard. Nous aurions préféré le 15 avril." L’accord ne règle pas le sort de la devise "Toujours prêt". "Ça me paraît aller de soit qu’ils cesseront de l’utiliser le 31 décembre 2001", assène Jean-Marie Montel. Chez Scoot, on est moins catégorique : "Nous détenons l’antériorité sur le dépôt de la marque, nous verrons donc ce que nous ferons." Un nouveau conflit en perspective ?