Alors que tous les satellites espions américains sont aux trousses d’Oussama ben Laden, deux satellites commerciaux qui doivent être lancés dans les prochains jours pourraient aussi être réquisitionnés par les services de renseignement.
L’Afghanistan est scruté comme probablement jamais elle ne l’a été. Les satellites espions américains ont tous, selon la BBC News, reçu de nouvelles instructions. Ils se concentrent désormais sur le pays hôte du supposé commanditaire des attentats du 11 septembre. Les satellites destinés à intercepter les signaux radios et le trafic des téléphones portables (dans le cadre du réseau Echelon) ont été réaffectés à la surveillance exclusive de la région et de certains numéros, procédure rarissime qui marque la détermination des Américains à retrouver, au plus vite, Oussama ben Laden. Ils captent d’habitude les signaux électromagnétiques avant de les renvoyer vers les bases d’écoute au sol : là, les signaux sont analysés et traités par des supercalculateurs. Et, bien que ben Laden affirme ne jamais utiliser de téléphone portable, les autorités américaines espèrent tout de même intercepter des communications compromettantes. Tâche simplifiée par la faible densité des infrastructures de communication en Afghanistan.
Des satellites civils réquisitionnés
La BBC ajoute que les autorités américaines auraient demandé à deux opérateurs de satellites commerciaux l’autorisation d’utiliser les données qu’ils vont recueillir. Ces satellites, qui doivent être mis en orbite dans les jours à venir, sont techniquement très performants. Le premier, Orbimage-4, doit être lancé le 21 septembre prochain. Il a la particularité d’embarquer une caméra destinée à analyser la composition des sols grâce à une bande de spectre particulièrement large. Capacité qui, selon les militaires américains, pourrait permettre de voir à travers les camouflages probablement utilisés par ben Laden et ses hommes pour se cacher des satellites espions traditionnels. Le second, Quickbird, devrait quitter le plancher des vaches le 18 octobre. Plus conventionnel, il possède néanmoins la meilleure résolution de tous les satellites non militaires, c’est-à-dire qu’il peut distinguer des détails de moins d’un mètre. Il palliera l’absence des satellites militaires quand ces derniers ne se trouveront pas au-dessus de l’Afghanistan.