Des rumeurs de marché évoquent la possibilité d’un rapprochement entre Tiscali et Vivendi. À moins que ce ne soit avec Yahoo !...
La rumeur est partie de Milan. Ce mercredi matin, le journal financier en ligne Milano Finanza, citant une source "proche d’une grande banque d’investissement", prêtait à Vivendi Universal l’intention de racheter le fournisseur d’accès italien Tiscali. Ce dernier, numéro deux européen du secteur, offrirait ainsi les tuyaux qui manquent à Vivendi, après la vente de sa participation de 55 % dans AOL France. Pas de commentaire officiel du côté de Vivendi Universal. "On voit de toute façon difficilement comment Vivendi rachèterait Tiscali, observe toutefois un banquier d’affaires parisien. Tiscali vaut pas loin de 5 milliards d’euros [36 milliards de francs, ndlr]. C’est beaucoup pour Jean-Marie Messier, surtout après les nombreux rachats conclus ces dernières semaines." Tiscali ou pas, la stratégie de Vivendi en matière de FAI semble plutôt floue. Officiellement, Jean-Marie Messier martèle ne pas être intéressé par la fourniture d’accès Internet. "Ce métier, je le vis comme un métier de purs tuyaux, et de pure commodité, a-t-il récemment expliqué à Transfert. Il n’y a pas de valeur ajoutée dans l’accès lui-même. Cela peut être sous-traité." Ce discours contraste singulièrement avec le récent rachat par Vivendi d’eBrands, le français spécialisé dans la fourniture d’accès Internet en "marque blanche".
Yahoo ! aussi
Si ce n’est Vivendi, c’est peut-être Yahoo ! alors. Le Milano Finanza, toujours lui, évoque en effet l’intérêt mutuel que se porteraient Tiscali et le portail américain. La cotation de l’action Yahoo ! a d’ailleurs été suspendue, mardi après-midi à New York. En fait, les dirigeants de Yahoo ! ont annulé une intervention programmée lors d’une conférence de la banque d’affaires Merrill Lynch. Et Henry Blodget, l’analyste star de Merrill Lynch, y voit le prélude d’une annonce majeure de la part des dirigeants de Yahoo !. Restructuration, fusion avec eBay, rachat de Real Networks, ouverture du capital à un grand groupe (Vivendi, Viacom...) : toutes les hypothèses imaginables - sauf celle du rapprochement avec Tiscali - sont évoquées par Blodget, qui conclut son analyse d’un "de toute façon avec Yahoo !, on ne sait jamais", plutôt déconcertant. Quoi qu’il en soit, contactée par Transfert, l’entreprise Tiscali ne commente pas "les rumeurs de marché". Un proche du PDG du fournisseur d’accès italien se contente de préciser "les dernières interviews de Renato Soru sont on ne peut plus claires : Tiscali n’est pas à vendre".