Si les tentatives de clonage d’animaux se multiplient, elles ne sont pas souvent couronnées de succès. Aujourd’hui, des chercheurs tentent d’améliorer la technique employée, histoire d’éviter la production de monstres en laboratoire.
Depuis l’avènement du clonage, l’image du scientifique démoniaque capable de créer des créatures monstrueuses n’est plus réservée au cinéma fantastique. En effet, si les spécialistes savent aujourd’hui cloner moutons, vaches, cochons et chèvres, ils ne donnent pas naissance à de charmants animaux frais et dispos à chaque tentative. Parmi le faible taux de clones qui parviennent à naître dans les laboratoires (1 à 2 %), la plupart présentent en effet des malformations...
Un poids de naissance multiplié par 2
Outre les malformations cardiaques, pulmonaires ou viscérales constatées par les scientifiques, la stature anormalement élevée des animaux ainsi créés représente un des principaux problèmes à surmonter. " Le placenta est disproportionné, et tout s’enchaîne : l’embryon est trop important, et la taille de l’animal cloné reste anormalement élevée pendant toutes les étapes de son développement, explique Laurent Boulanger, du département biologie du développement et biotechnologies de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique). Alors que le poids d’un veau se situe généralement vers 45 kg à la naissance, celui d’un veau cloné peut atteindre 70 kg ! On imagine la souffrance de la mère porteuse... ". Si on ne voit jamais d’images de ces " ratés " de la science, les chercheurs tentent toutefois d’améliorer les résultats obtenus. Selon le journal américain Science Daily, l’équipe de Rudolf Jaenish, chercheur au laboratoire de recherche biomédicale du Whitehead Institute (Cambridge, Massachusetts ) s’est penché sur le rôle du fonds génétique des parents des clones. En comparant des clones issus de souris de souches différentes, les scientifiques ont constaté des variations de mortalité significatives. " Nous avons relevé le même phénomène chez les bovins, note Laurent Boulanger. Certaines races semblent donner de meilleurs résultats que d’autres en matière de clonage... ".
Sur la piste des cellules souches embryonnaires
Les spécialistes s’intéressent également à une autre piste : le type de cellules dont est extrait le noyau implanté dans un ovocyte pour donner naissance à un clone. Selon les chercheurs, l’emploi de cellules souches embryonnaires (à la place des cellules adultes traditionnellement utilisées dans les techniques de clonage) entraînerait une diminution du risque de malformations. " Pour l’instant, on ne sait remettre en culture que des cellules souches embryonnaires de souris ou d’êtres humains, précise Laurent Boulanger. Mais cette piste est certainement l’une des clés de cette technique, qui n’est pas encore au point ".