Lors d’une l’audition au congrès américain, la secte des Raëliens a annoncé vouloir cloner un bébé décédé à l’âge de 10 mois. L’occasion, pour Georges Bush, de faire connaître son opposition au clonage reproductif.
On pensait que c’était du baratin. Un truc de dingues. Un projet irréaliste inventé par une bande d’allumés qui souhaitaient gagner de l’argent facilement. Une audition de la commission du Congrès américain chargé d’étudier le clonage a permis de vérifier que les membres de la secte des Raëliens ne plaisantaient pas.
Un bébé à 200 000 dollars
Mercredi 29 mars, les membres de la commission ont interrogé deux personnages clé dans le domaine du clonage humain : l’andrologue américain Panayiotis Zavos, qui projette de cloner un être humain en compagnie du professeur Severino Antinioni, et la Française Brigitte Boisselier. Membre du mouvement Raëlien, cette biochimiste, qui travaille dans une université new-yorkaise, occupe les fonctions de directeur scientifique de l’entreprise Clonaid, "la première compagnie de clonage humain". Les Raëliens, qui prétendent que la vie a été créée en laboratoire par des extraterrestres, proposent en effet "aux parents riches" d’avoir un enfant par clonage pour "le prix modique de 200 000 dollars" (environ 1,4 million de francs français). Et, selon Brigitte Boisselier, la firme Clonaid aurait déjà un client : un couple souhaite cloner son fils, décédé à l’âge de 10 mois suite à un problème cardiaque.
Pour l’heure, l’équipe de quatre scientifiques dirigée par Brigitte Boisselier travaille sur des cellules de vaches. Mais à cette phase d’essais cliniques devraient succéder des tentatives sur les ovocytes de la mère de l’enfant mort. L’équipe de Clonaid devrait ensuite remplacer le noyau cellulaire manquant par celui du bébé décédé, puis réimplanter l’ensemble dans l’utérus d’une des 50 mères porteuses qui, toujours d’après Brigitte Boisselier, se sont déclarées volontaires pour ce type d’opération. "Ma fille fait partie des volontaires", a précisé la Française.
Le génie est sorti de la bouteille
De son côté, le professeur Zavos a précisé qu’il ne souhaitait pas révéler ses plans devant la commission. Ses propos ont pourtant été largement repris par la presse américaine. "Chacun doit comprendre que le génie est sorti de la bouteille, a-t-il déclaré. Il s’agit maintenant de trouver un moyen pour faire revenir le génie dans sa bouteille." Une boutade qui résume bien la situation du clonage aux ...tats-Unis. Car aucune loi n’y interdit le clonage humain. Seuls quatre ...tats (la Californie, le Michigan, la Louisiane et Rhodes Island) ont interdit toute forme de clonage. Ceux qui voudraient procéder à ce genre d’opération dans les autres états américains devraient toutefois obtenir l’approbation de la FDA (Food And Drug Administration). Or, suite à ces auditions, la FDA a fait savoir qu’elle n’approuverait pas une telle demande. De son côté, le président Georges W. Bush a également fait connaître, par l’intermédiaire du porte-parole de la Maison blanche, son opposition ferme envers ce type de projet. "Aucune recherche, pour créer un être humain, ne devrait avoir lieu aux ...tats-Unis", a-t-il affirmé.