La chaîne Arte a diffusé, le 14 mars dernier, une soirée " Thema " dédiée aux Hackers et aux utilisateurs du logiciel Linux. Les linuxiens français se sont battus pour faire changer le titre de l’émission . " Hackers :les pirates du net " s’est finalement transformée en " Hackers : les rebelles du net". Petite histoire de sémantique.
L’Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres (AFUL) fait la guerre aux médias qui confondent utilisateurs de logiciels libres et pirates informatiques mal intentionnés. Et elle vient de gagner sa première bataille : faire changer le titre d’une émission d’Arte . " En regardant les programmes télés dans la presse, je suis tombé sur la soirée Thema " Hackers : Les pirates du net " explique Bernard Lang, vice-président de l’AFUL. Ce titre englobait trois reportages. Le dernier documentaire concernait le logiciel Linux . Je ne pouvais pas laisser passer un titre général aussi ambigu, mettant en doute la légalité de Linux et des logiciels libres " . Pourquoi ? Parce que " le grand public ne doit pas faire la confusion entre les utilisateurs du logiciel libre et les pirates qui outrepassent la propriété intellectuelle. Cela étant, je n’ai rien contre Arte... ".
L’avant-veille de la diffusion de l’émission, à grand renfort de mails et de coups de fils, Bernard Lang est enfin arrivé à joindre la responsable des programmes Karen Mikaël. Compte-rendu ?" Nous avons longuement discuté, je pensais que " pirate " était un terme générique, accessible. Mais avec mon conseil juridique, nous sommes arrivés à la conclusion que ce terme pouvait nuire, à la longue, à la communauté du logiciel libre. Nous avons donc remplacé ce terme par rebelles " explique-t-elle.
Mise en garde
L’association a publié, dans la foulée, un communiqué pour mettre en garde les prochains journalistes peu respectueux de l’image des utilisateurs de logiciels libres : " L’AFUL règle à l’amiable un conflit avec la chaîne culturelle européenne ARTE (...)L’AFUL veut faire savoir clairement qu’elle se considérera à l’avenir dans l’obligation de demander réparation en justice si le caractère légal de la création libre devait être à nouveau mis en cause par quelque acteur et de quelque façon que ce soit. "
Beaucoup de bruit pour rien ? Ce n’est pas le point de vue de Bernard Lang : " Nous nous protégeons surtout de certains intérêts privés, comme les gros éditeurs de logiciels, qui trouvent beaucoup d’avantages à dénaturer l’image des logiciels libres et de ceux qui les développent ou les utilisent. "
Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes : les pirates sont rebelles, mais les rebelles ne sont pas forcément pirates...