Des chercheurs américains ont constaté que l’injection d’une protéine humaine dans des cellules de souris les rendaient sensibles au virus du Sida. Si les rongeurs risquent de ne pas apprécier, les virologistes sont peut-être sur la voie du nouveau modèle animal idéal pour étudier le virus.
Contrairement aux singes et à l’homme, les souris semblent naturellement protégées de toute infection par les virus de type VIH. Pour infecter les cellules humaines et s’y répliquer, le virus VIH a besoin de la présence de certaines protéines. Or, chez les souris, ces protéines sont absentes.
Les chercheurs s’étaient aperçu que le virus pouvait infecter les cellules du rongeur, à condition d’ajouter quelques protéines à la surface de la membrane cellulaire. Toutefois, après infection, le virus ne terminait jamais son cycle habituel : il ne se répliquait plus comme il le fait lorsqu’il infecte les hommes ou les primates.
Premiers pas... de souris
Yong-Hui Zheng et ses collègues virologistes de l’université de San Francisco ont découvert que l’ajout de la protéine humaine hp32 permettait au virus de se répliquer à l’intérieur des cellules de souris. Cette réplication est toutefois moins efficace que dans les cellules humaines ce qui, selon les chercheurs, suggère que d’autres protéines, encore à découvrir, jouent elles aussi un rôle dans la réplication du virus chez l’homme. Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature Cell Biology
Cette découverte n’est qu’un premier pas dans la mise au point de souris OGM dédiées à la recherche sur le virus VIH. Selon Yong-Hui Zheng, il faudra encore plusieurs années avant de faire de ces rongeurs modifiés de parfaits modèles animaux pour étudier la physiologie du virus in vivo.
A l’heure actuelle, les seuls modèles animaux à la disposition des chercheurs pour étudier l’évolution de l’infection de type VIH dans l’organisme sont les primates. Des animaux sur qui les expérimentations biologiques sont particulièrement difficiles à mettre en oeuvre pour des raisons financières, mais aussi pour des questions d’ordre éthique. Aussi, la mise au point de souris rendues "infectables" par manipulation génétique représente un espoir pour les spécialistes du Sida : elles leur permettraient de disposer d’un modèle animal économique et quasi inépuisable pour étudier le virus et les traitements suceptibles de le combattre.
L’article Yong Hui Zheng et ses collaborateurs dans Nature Cell Biology:
http://www.nature.com/cgi-taf/DynaP...
Mice succumb to HIV at last (New Scientist):
http://www.newscientist.com/news/ne...