Après le gaz lacrymogène, le flashball ou la matraque électrique, voici le "Plasma-Taser" : une sorte d’appareil à électrochoc capable d’électrocuter à distance et sans fil n’importe quel individu suspect et/ou menaçant. Certains y verront une prometteuse arme "non-létale", d’autres un instrument de torture high-tech.
Depuis qu’ils équipent certaines forces de police américaine, les "tasers" figurent parmi les derniers gadgets à la mode dans le petit monde de la sécurité. Un taser projette à plus de 5 mètres deux fléchettes et inflige à la cible une décharge électrique de 50 000 volts par l’intermédiaire d’un câble conducteur relié aux projectiles.
Néanmoins, le taser souffre d’une tare majeure : à cause de son filin électrique, il n’a qu’un coup.
Au cours du 2ème Symposium européen sur les armes non-létales qui se tenait les 13 et 14 mai derniers à Ettlingen en Allemagne, le fabricant d’armes allemand Rheinmetall a présenté la vidéo d’un taser sans fil, baptisé Plasma-Taser.
Net et sans traces...
Selon la célèbre revue scientifique américaine New Scientist, Rheinmetall a remplacé le câble de son taser par un aérosol conducteur projeté en direction de la cible. Les particules de gaz en suspension créent un circuit électrique et la cible peut alors recevoir un électrochoc.
Débarrassée de son encombrant filin, l’arme peut tirer autant de fois que lui permet sa batterie, ce qui permet aussi d’atteindre plusieurs cibles différentes.
On n’ose toutefois imaginer ce qui arriverait si, en cas de vent de face, l’aérosol conducteur revenait sur l’utilisateur du Plasma-Taser.
D’autant que, selon Rheinmetall, le choc provoque "spasmes et douleurs" chez la victime, ce qui a pour effet de l’immobiliser. En bonne arme "non-létale", le Plasma-Taser n’est pas censé laisser de traces, à moins que la cible ne soit cardiaque...
Régulation ?
Le quotidien anglais The Guardian rappelait récemment que la Commission européenne a publié un projet de régulation pour empêcher ses états membres de faire le commerce "d’équipements et de produits qui pourraient être utilisés dans l’administration de la peine capitale, la torture ou d’autres traitements cruels, inhumains".
Ce projet vise entre autres les armes à électrochocs, qui représenteraient un secteur économique de 230 sociétés dans le monde, dont 81 aux Etats-Unis et 41 en Europe. Mais il a peu de chances d’avoir des conséquences concrètes à court terme.
Par ailleurs, la société Rheinmetall est plus habituée aux armes lourdes de destruction qu’aux armes non-létales. Marchand de canons historique de l’Allemagne des deux guerres mondiales, Rheinmetall est aujourd’hui "reconnue" pour ses chars d’assaut et ses "systèmes de défense terrestre", notamment les mines anti-personnelles.
Le site de RheinMetall:
http://www.rheinmetall-detec.de/en/...
Le programme du 2ème Symposium européen sur les armes non-létales:
http://www.non-lethal-weapons.com/s...
Civilising the torture trade (The Guardian):
http://www.guardian.co.uk/Print/0,3...