Un tribunal de commerce belge a déclaré Lernout & Hauspie en faillite. Ce qui ouvre la voie à une liquidation prochaine des derniers actifs du spécialiste de la reconnaissance vocale.
La société belge Lernout & Hauspie, spécialisée dans la reconnaissance vocale, se rapproche à grands pas de la liquidation. Le tribunal de commerce d’Ypres a en effet décidé de déclarer Lernout & Hauspie en faillite le 24 octobre 2001. Cette mesure met fin à la protection dont bénéficiait la société vis-à-vis de ses créanciers depuis son dépôt de bilan en novembre 2000. Par ailleurs, elle rend nulle et non avenue l’offre de rachat d’une part de ses activités par la société américaine SpeechWorks International. Les ennuis de Lernout & Hauspie avaient débuté lorsque des articles de presse avaient dévoilé que près de la moitié des revenus affichés par la société étaient fictifs. Ses fondateurs écroués, l’entreprise s’était mise sous la protection de la justice commerciale belge. Un plan de redressement préparé par la nouvelle direction, prévoyant la cession de la majorité des actifs pour ne garder que le cœur de l’activité, avait été rejeté en juin dernier par le tribunal d’Ypres. Un plan alternatif, promis par un groupe d’actionnaires minoritaires mécontents, n’a finalement jamais vu le jour.
490 millions d’euros de dettes
La marge de manœuvre devenait donc de plus en plus réduite pour Lernout & Hauspie. La décision judiciaire d’hier risque fort de représenter le coup de grâce. Philippe Bodson, qui avait pris la direction en remplacement des fondateurs Jo Lernout et Pol Hauspie, a, cette fois, été écarté au profit d’un groupe de cinq administrateurs judiciaires. Selon toute probabilité, ceux-ci devraient décider dans les semaines qui viennent la liquidation des derniers actifs de la société, que le Wall Street Journal évalue à 20 millions d’euros (130 millions de francs). Pas tout à fait assez pour rembourser les quelque 490 millions d’euros (3,2 milliards de francs) de dettes...