Après trois ans de bons et loyaux services le portail territorial Francedélib.fr rend les armes...faute de moyens
Violette Vanhoenacker, Christophe Rouesné et Didier Kéon sont dépités. Confrontés à l’impitoyable loi du marché qui régit l’Internet, les trois fondateurs de FranceDélib.fr mettent aujourd’hui la clé sous la porte. Voilà quelques mois déjà que ce portail de services destinés aux collectivités territoriales, cherche un repreneur. Mais personne ne semble tenté par l’offre.
Pourtant, l’aventure avait bien commencé. Créé en novembre 1998 par Violette Vanhoenacker et Christophe Rouesné, qui travaillent alors ensemble à la mairie de Voisin-le-Bretonneux (Yvelines), le portail séduit de nombreuses entreprises comme France Télécom, la Caisse d’Epargne, Avenance etc. Elles participent très vite au développement du projet. Car l’idée est plutôt bonne. « C’était presque un service d’intérêt général. Le but était de mettre le site au service des élus et des fonctionnaires territoriaux en leur offrant l’accès sur Internet aux délibérations et arrêtés des collectivités territoriales françaises » explique Christophe Rouesné. Bien sûr l’accès est payant mais à un tarif plutôt concurrentiel (2300 francs par an).
Après un an de développement, les trois fondateurs vont se frotter aux capitaux risqueurs. L’Atelier de l’Innovation met la main à la poche et gratifie France Délib de deux millions de francs en 1999 suivis de quatre millions de francs supplémentaires au cours de la même année. Pendant ce temps, le portail gagne en notoriété et enregistre plus de 700 collectivités abonnées à ses services. Le hic, c’est que celles-ci bénéficient d’un an d’abonnement gratuit. « Au cours de l’année 2000, on n’a pas gagné d’argent mais les sommes investies pas l’Atelier nous ont permis de vivre et de développer l’activité » explique Christophe Rouesné. Outre sa base de données de 50 000 délibérations consultables en temps réel à distance par les personnes autorisées, le portail offre d’autres services : la diffusion d’offres et de demandes d’emplois territoriaux en ligne, la création et l’hébergement de sites (informations, téléprocédures) etc. Mais malgré la bonne volonté affichée du site, sa gratuité et surtout la chute en bourse des valeurs Internet, viennent à bout du projet... Faute d’argent. En effet, malgré son engagement, l’Atelier de l’innovation ne remettra jamais la main à la poche...Trop risqué.
Aujourd’hui la procédure de liquidation judiciaire de France Délib est bouclée. Les 16 salariés tentent de se recycler ailleurs tandis que la société cherche désespérément un repreneur. Au grand étonnement des fondateurs, personne ne pointe le bout de son nez.