Un sénateur attaqué par un virus dans sa circonscription. Le " ver " intercepté par le service informatique du Sénat. Mais les postes des sénateurs ne sont peut-être pas à l’abri...
"Chers lecteurs,
À la suite d’une attaque virale particulièrement sournoise, la totalité des données contenues sur mon disque dur a été détruite ce week-end (...)" L’auteur de ce message ? René Trégouët, sénateur (RPR) du Rhône, président du groupe de prospective du Sénat, via sa newsletter @RT flash. Assaillie par un virus, la Haute-assemblée ? Que nenni. Le sénateur était chez lui, à Saint-Laurent-du-Chamousset, dans les monts du Lyonnais. Avant de tomber en rideau, son ordinateur a eu le temps d’expédier, à quelques noms piochés dans son carnet d’adresses, des fichiers malades et contagieux. "Et moi qui n’ouvre jamais aucun fichier attaché", soupire le sénateur ! Destinataire de l’un des envois, le Sénat a bien failli être buggué. Témoignage d’un technicien de la cellule informatique : "Nous avons bloqué le message. Il était infecté par Magister B, un vieux truc qui circule depuis le mois de mars, et Dam." Oui, mais la protection antivirus du Sénat ne concerne que les postes des fonctionnaires... Et les sénateurs ? "Ils se débrouillent tous seuls. Ils ont vraiment intérêt à sécuriser leurs postes !" Ainsi va l’organisation sénatoriale.
Pas poli
Combien de postes seront infectés ? Mystère. D’autant que la mésaventure Trégouët s’est jouée en deux actes. Mercredi 26 septembre : écran noir, appel à un informaticien, nettoyage du système, remise en marche. Mais au cours du week-end, le sénateur entreprend de relier une nouvelle imprimante à son ordinateur. Et là, nouveau plantage... Depuis, le sénateur envoie des mails comme un stakhanoviste : dans l’affaire, il a perdu le nom de tous les participants au colloque qu’il organise le 17 octobre sur le thème des "révolutions de la santé". Impossible d’accuser réception d’une quelconque inscription. "Ils vont croire que je ne suis pas poli." Ah ! le Sénat.