Le nombre d’utilisateurs potentiels du paiement par téléphone mobile est en chute libre. Selon le cabinet Forrester, un maximum de 10 % des paiements se feront par ce moyen en 2004.
Le paiement par téléphone mobile est, dit-on, l’avenir. Pour le moment, c’est surtout de la science-fiction. Selon eMerketer, la proportion des utilisateurs américains, européens ou asiatiques de téléphones mobiles intéressés par ce type de paiement était de 32 % en 2000. Elle a chuté à 12 % cette année. Selon AT Kearney, elle ne dépasserait même pas 3 % des utilisateurs de mobiles aux Etats-Unis. Le cabinet Forrester a pour sa part pris la température du côté des entreprises. Son étude, menée auprès de 50 sociétés européennes, montre qu’un maximum de 10 % des paiements se feront par téléphone mobile en 2004. « En dépit de l’enthousiasme manifesté par les distributeurs (brick and mortar et/ou Internet, ndlr) pour le paiement par téléphone mobile, les clients ne veulent pas de cette solution, les entreprises de service ne sont pas en mesure de l’offrir et la technologie n’est pas au point, prévient Michelle de Lussanet, analyste chez Forrester. Ces questions ne seront d’ailleurs pas réglées avant le milieu de la décennie ». Conséquence, le volume des paiements effectués par téléphone mobile ne dépassera pas 26 milliards d’euros en 2005 (171 milliards de francs).
Et les gagnantes sont... les banques
Conscientes de devoir prendre leur mal en patience, les entreprises interrogées n’en créditent pas moins le paiement par téléphone mobile de nombreux avantages. Elles s’attendent à une plus grande sécurité dans les paiements, qui permettra de rassurer les consommateurs. Elles espèrent réduire le volume des liquidités à manipuler et stocker dans les caisses enregistreuses. Enfin, elles attendent des frais de transaction plus faibles, en raison du moindre coût du système et de la réduction de la fraude. A qui doit revenir la baguette de chef d’orchestre d’un tel système ? Sur ce point, les réponses apparaissent partagées, mais donnent - quelle surprise ! - l’avantage aux banques. 28 % des entreprises interrogées souhaitent ainsi que les banques soient placées au cœur d’un tel système de paiement, alors que 32 % en confieraient plutôt la charge à des coentreprises incluant un partenaire financier. 8 % seulement des entreprises sondées par Forrester pensent que les opérateurs de téléphonie mobile devraient diriger la manœuvre.