Hyperion, prototype d’une nouvelle génération de robots conçus pour explorer certaines planètes du système solaire, va faire ses premiers pas dans l’Arctique canadien.
Carnegie Mellon |
C’est bien beau d’envoyer des robots explorer les quatre coins de l’univers, encore faut-il qu’ils aient assez de jus pour mener à bien leur mission. Pour résoudre ce léger problème, des scientifiques de l’Institut de robotique de l’université de Carnegie Mellon (Pittsburgh, ...tats-Unis), soutenus par la NASA, ont eu une idée simple : leur prototype, baptisé Hyperion, est capable de suivre le soleil, et donc de s’alimenter continuellement grâce à ses panneaux solaires. Opérationnel 24 heures sur 24, Hyperion est entièrement automatisé. La topographie du terrain est rentrée au préalable dans sa mémoire, mais il peut, néanmoins, s’aventurer dans des parties inconnues. Hyperion est programmé pour s’adapter à un nouvel environnement et peut, grâce à ses deux caméras frontales, contourner les obstacles. Il est également pourvu d’un laser chargé de balayer le terrain. Si ce rayon détecte un obstacle, Hyperion stoppe net, et modifie sa trajectoire. En cas de problème, il peut envoyer un message sur Terre pour demander une assistance humaine.
Un robot rentable
Le système de navigation, baptisé Sun-Synchronous, fait la véritable spécificité de ce robot. Intéressante, la solution a néanmoins une limite : elle cantonne l’exploration aux seuls pôles de ladite planète. Encore faut-il que le robot soit déployé à la bonne latitude et que sa vitesse soit suffisante (1 km/h). "Les raisons qui nous ont poussé à développer ce robot sont doubles. Tout d’abord, si le robot est toujours exposé à la lumière, il n’est plus nécessaire de le mettre en mode veille. C’est donc beaucoup plus rentable puisqu’il travaille continuellement. Deuxièmement, puisqu’il ne passe plus en veille la nuit, nous n’avons pas à nous inquiéter de savoir si les composants supporteront les glaciales températures nocturnes, et s’il pourra redémarrer le lendemain avec le retour du soleil", explique Melvin Montemerlo, responsable du programme pour la NASA. "La navigation, synchronisée avec le soleil, permettra aux robots de poursuivre leur mission pendant des mois ou des années. De parcourir de grandes distances sur la Lune ou Mars, ce qui pourrait permettre des découvertes révolutionnaires", ajoute William Whittaker, chercheur à l’université Carnegie Mellon et pionnier de la robotique mobile.
L’Arctique comme jardin d’enfants
Les premiers tests de l’Hyperion débuteront entre le 10 et le 20 juillet 2001 et devraient durer 15 jours. Les scientifiques américains ont choisi Devon Island, une île canadienne inhabitée située près du cercle Arctique, pour ces expérimentations. Sur les 15 720 km2 de l’île se trouve un cratère vieux de 23 millions d’années, et surtout, à ses alentours, une étendue plane de roche. En juillet, les conditions seront relativement proches de celle que l’on peut trouver sur Mars : froid et sec. Et surtout le soleil ne descend jamais en dessous de l’horizon. "Dans le nord du Canada, Hyperion explorera le terrain en faisant des cercles comme ceux du soleil. Les robots pourront employer la même technique sur Mars", affirme William Whittaker. Hyperion baladera donc ses 156 kilos et son panneau solaire de 3,5 m2 à la vitesse d’un kilomètre par heure pendant quelques jours avant de retourner au labo. "Nous allons tester des idées plus qu’une machine. Nous voulons revenir de l’expérience avec des données nécessaires à l’adaptation de ces concepts sur des véhicules qui opéreront sur Mars ou sur la Lune", conclut William Whittaker.
L’annonce de la NASA:
http://www.nasa.gov/releases/2001/0...
L’article de la BBC News:
http://news.bbc.co.uk/hi/english/sc...
L’article du
New-York Times (enregistrement nécessaire):
http://www.nytimes.com/2001/06/26/s...
Le site officiel d’Hyperion (possibilité de suivre les tests en temps réel):
http://www.frc.ri.cmu.edu/sunsync/m...