Il y a 50 ans, James Watson découvrait, avec Francis Crick, la structure en double hélice de l’ADN, et obtenait dans la foulée un prix Nobel pour ces travaux. A l’occasion de cet anniversaire, ce scientifique connu pour ses prises de position radicales sur les manipulations génétiques donne à nouveau son point de vue à travers une interview dans la magazine Scientific American et un documentaire diffusé à la télévision britannique.
Selon James Watson, aujourd’hui âgé de 75 ans, le clonage, écarté par les législateurs aux Etats-Unis et en France, constitue un progrès. "Je connais un scientifique français qui n’a jamais eu d’enfant parce qu’il y avait des maladies mentales dans sa famille. Il ne voulait pas prendre de risque. Avec le clonage, vous savez qu’il n’y aura pas de maladie mentale", déclare-t-il dans Scientific American, un magazine de vulgarisation très influent aux Etats-Unis.
Le docteur Watson ne se contente pas de vanter les mérites du clonage dans un but thérapeutique. La création de clones ne l’effraie pas : "Le premier clone, ce n’est pas la première bombe nucléaire. Cela ne fera de mal à personne !"
La beauté programmable
S’il défend les manipulations génétiques sur l’homme, James Watson les encourage aussi sur les plantes : "Si vous pensez que chaque plante était le produit d’un dieu qui l’a créée dans un but précis, vous pouvez dire que vous ne devriez pas la changer. Mais l’Amérique des pères fondateurs n’était pas comme ça. Nous avons tout changé. Nous n’avons jamais essayé de respecter le passé, nous avons essayé de l’améliorer. Et je pense que toute volonté d’améliorer les choses irait contre l’esprit humain."
Plus radical, James Watson prétend aussi que la beauté peut être programmée en intervenant sur l’ADN : " Les gens disent : ’Il s’agirait de bébés fabriqués sur mesure, de designer babies, et je réponds : ’Eh bien, qu’il y a-t-il de mal avec les vêtements sur mesure ?", affirme-t-il dans le documentaire tourné pour la télévision anglaise.
Les idées de James Watson résument bien celles d’un courant de pensée américain informel qui prône l’amélioration de l’homme et de son environnement par tous les moyens technologiques possibles. Ces technophiles inconditionnels se réjouissent des prises de position d’une personnalité comme James Watson, dont la notoriété peut peser sur l’opnion aux Etats-Unis, dans les débats de bioéthique en cours.
L’interview de James Watson (
Scientific American):
http://www.sciam.com/article.cfm?ar...