L’éditeur de logiciels de création graphique Adobe a annoncé l’arrêt de la traduction de ses logiciels en chinois. Une décision qui fait suite au piratage massif qui règne sur le marché asiatique en général et en Chine plus particulièrement.
" Dans un pays où plus de 90 % des logiciels utilisés sont des copies, cette décision n’est pas étonnante " explique Bertrand Salord, responsable anti-piratage chez Adobe France, pour commenter l’initiative prise par sa maison -mère. La semaine dernière, Bruce Chizen, le PDG d’Adobe (éditeur des célèbres logiciels Photoshop, Illustrator, After Effects, etc), annonçait la fin de la traduction de ses programmes en chinois. " C’est une simple décision économique. Il nous en coûte 750 000 dollars pour localiser une application en chinois et si nous ne gagnons que 500 000 dollars avec, cela n’a aucun sens de continuer " expliquait-il dans une interview au quotidien South China Morning Post. Si la version internationale -en anglais- continuera d’être commercialisée, cette décision sonne comme un coup de semonce des éditeurs de logiciels à l’adresse de la Chine. Car ce pays en particulier, et l’Asie en général, sont en effet des hauts lieux du piratage. En 2000, selon une étude effectuée par l’International Planning and Research (IPR) le podium des taux de piratage les plus élevés était occupé par le Vietnam (avec 97 % de logiciels piratés), la Chine (94 %) et l’Indonésie (89 %).
Chez Adobe France, on confie que si rien de concret n’est prévu pour contrer le piratage, des solutions sont à l’étude. Le système d’activation de Microsoft notamment, fait réfléchir les autres éditeurs. " La simple protection par un numéro de licence n’est pas suffisante, mais chez Adobe, on a pour le moment choisi de faire confiance à l’utilisateur " affirme Bernard Salord. Dans l’hexagone, le BSA (Business Software Alliance), un organisme de lutte contre la copie illicite, estime que près de 40 % des logiciels utilisés en milieu professionnel seraient piratés.