Le Réseau "Sortir du nucléaire" a publié, sur son site internet, le trajet du prochain convoi de déchets nucléaires vers l’Allemagne.
Un tiers de la France. Le haut d’une carte et un trait rouge qui commence à la Hague et se termine quelque part en Allemagne. C’est le trajet que suivra le train affrété par la Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires). Un train aux passagers médiatisés : six containers remplis de déchets nucléaires. Plus précisément du MOX, un mélange de plutonium et d’uranium. Départ le lundi 26 mars à 6 h 30 de la gare de Valognes, dans la Manche, arrivée au poste-frontière de Lauterbourg à 23 heures. Chaque arrêt est précisé. La suite, en Allemagne, est moins détaillée. Tout ce que l’on sait, c’est que le convoi devrait arriver à Gorleben entre le 27 et le 29 mars.
Contrat de dupe
La Cogema et la SNCF auraient préféré le silence habituel, mais le tracé du convoi a été publié hier soir sur le site internet du réseau "Sortir du nucléaire", fédération de 613 associations. "Nous avons publié les dates et les lieux de passage pour informer les citoyens et pallier le manque de transparence des organismes français. Personne n’a été prévenu du passage de ce convoi. Et c’est ça que nous dénonçons", affirme Pascal Braud, un des responsables du réseau. Du côté de la Cogema, on ne confirme aucune des dates avancées par le collectif “Sortir du nucléaire“. "Pas de commentaires", répète-t-on.
Ce convoi n’est pourtant pas ordinaire. Depuis 1998, à la suite d’un scandale concernant la contamination des convois de déchets nucléaires, les trains transportant ce type de résidu entre la France et l’Allemagne ne circulaient plus. Mais, en février 2001, les deux pays frontaliers ont finalement conclu un accord pour que puissent de nouveau circuler ces convois. Un contrat de dupe, selon les associations anti-nucléaire. Chaque année, la Cogema enverra, via les rails, deux transports comme celui du 26 mars, c’est-à-dire deux convois de six containers. En échange, les exploitants des centrales allemandes pourraient envoyer une centaine de containers chaque année. "C’est pourquoi les associations anti-nucléaires françaises ont décidé de bloquer, en collaboration, avec les anti-nucléaires d’outre-Rhin, tous les transports de déchets nucléaires entre l’Allemagne et la France", précise le communiqué du Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs. En France, les manifestations prévues seront plutôt festives. En Allemagne, les militants seront postés à la frontière, prêts à surgir et à stopper le convoi. Pascal Braud préfère préciser : "Nous, on fera de l’information. Nous n’avons pas trop la culture de l’attaque de diligence radioactives."
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