Répondre aux besoins de formation de l’industrie du jeu vidéo. Et plus spécifiquement à ceux des éditeurs de jeux français, dont trois représentants figurent parmi le classement des dix premiers éditeurs mondiaux (Infogrames, Havas Interactive et Ubisoft). Telle est la démarche originale de la Chambre de commerce et d’industrie du Valenciennois (CCI) qui vient de créer Supinfogame : la toute première école où l’on pourra apprendre à fabriquer un jeu vidéo. Supinfogame vise à former des professionnels de la production et à leur en enseigner toutes les étapes, de l’élaboration d’un storyboard à la programmation, en passant par la création des différents personnages ou l’intégration d’éléments sonores. Pour Alain Hernoux, directeur de formation à la CCI du Valenciennois, cette école était une véritable nécessité : "Dans les sociétés qui développent des jeux vidéo, on trouve pas mal d’autodidactes et de passionnés qui se sont formés sur le tas. Nous souhaitons former des graphistes, des concepteurs ou des codeurs à l’univers des jeux vidéo de manière professionnelle." Avant d’ajouter : "L’idée maîtresse du projet pédagogique est de permettre aux étudiants de travailler, au cours de leurs études, en plateau. C’est-à-dire en équipe, à l’image de ce qui se passe dans les entreprises. Il faut leur donne une vision globale de la chaîne de production d’un jeu vidéo afin qu’un graphiste soit, par exemple, conscient des contraintes imposées au programmeur."

Plus fort que le cinéma

Pour atteindre de tels objectifs, la chambre de commerce s’est décidée à implanter Supinfogame à Valenciennes. Un choix qui ne doit rien au hasard puisque la cité nordiste s’est engagée, depuis plusieurs années dans le développement d’un pôle de l’image numérique et qu’elle accueille, depuis 1988, Supinfocom, une école d’infographie et de conception multimédia. Supinfogame devrait ouvrir ses portes dès le mois d’octobre 2002. Au programme, un cursus de quatre ans accessible aux bacheliers (profil artistique et informatique). Alain Hernoux évoque Supinfogame comme une "école laboratoire" dans lequel les partenariats noués avec les éditeurs de jeux joueront un rôle moteur. Le Cnam (Centre national des arts et métiers) a également annoncé l’ouverture, dès la rentrée 2001, d’un DESS destiné à former 50 étudiants par an dans différentes spécialités du domaine de la création des jeux vidéo. Une bonne nouvelle au vu du poids économique de l’industrie du jeu vidéo qui, avec un chiffre d’affaires global de 21,4 milliards d’euros, a dépassé le volume d’affaires du l’industrie cinématographique !