Il vient d’annoncer une série de mesures visant à améliorer le dépistage et la prise en charge des enfants atteints de troubles du langage.
"Il lit ’te’ lorsqu’il voit le mot ’et’, il confond la droite et la gauche lorsqu’il place les lettres des mots et mélange les sons qui se ressemblent", explique le papa de Sébastien, 9 ans. En France, 4 % à 5 % des enfants souffrent de dyslexie ou de dysphasie (la dysphasie désigne des troubles du langage oral, tandis que la dyslexie correspond aux troubles du langage écrit). Ces troubles se traduisent par une difficulté, voire une incapacité à acquérir les mécanismes du langage, de la lecture et de l’écriture. Faute de méthode de dépistage systématique et de formation suffisante des instituteurs, des bataillons de bambins atteints de dyslexie ou de dysphasie connaissent, dès leurs premières années d’école, des difficultés scolaires qui vont ensuite grandissant. Des difficultés qui s’accompagnent souvent d’une détérioration des relations sociales avec les enseignants et les autres enfants.
Dépister dès la maternelle
Mercredi 21 mars dernier, les ministres de la Santé et de l’...ducation nationale, ainsi que la secrétaire d’...tat aux personnes âgées et aux personnes handicapées ont dévoilé le contenu de leur plan d’action destiné à prévenir dyslexie et dysphasie et à venir en aide aux enfants atteints de ces troubles. Ce plan vise notamment à favoriser le dépistage et la prise en charge de ces enfants, dès la maternelle. Il doit aussi permettre aux enseignants et aux professionnels de la santé de travailler en collaboration autour de ces problèmes. Une batterie de mesures qui vient combler le retard de la France sur de nombreux pays européens en matière de dépistage et de traitement de ces troubles du langage.
La faute au français
La France se devait d’agir dans ce domaine. La difficulté de la langue française pourrait en effet favoriser les cas de dyslexie ! C’est ce qui ressort d’une étude menée par des chercheurs du Canada, d’Italie, de France et d’Angleterre. Selon cette équipe de scientifiques, il y a moins de dyslexiques en Italie que dans les autres pays. L’explication : selon un rapport publié dans le magazine Science, ces chercheurs prétendent que l’italien est plus facile à lire parce que, dans cette langue, les lettres correspondent presque toujours au même son. Contrairement à l’anglais ou au français, où le son "o", par exemple, peut s’écrire de différentes façons. Les lecteurs italiens prononcent donc les mots en traduisant facilement les lettres par des sons, tandis que les Anglais ou les Français doivent adopter des tactiques plus élaborées pour trouver la prononciation correspondante aux lettres qu’ils tentent de lire. Une explication intéressante, que n’a toutefois pas retenue le gouvernement français : parmi les mesures de son nouveau plan d’action, aucune d’elles ne prévoit, en effet, la lecture de l’italien dès le cours préparatoire ni même la révision complète de l’orthographe française...