La piscine est-elle encore profonde ? Aux Etats-Unis, certains signes peuvent laisser penser que le fond de la dépression n’est plus très loin. En France ? Il risque d’y avoir du retard. Comme d’habitude.
Dans une lettre à ses actionnaires, Jeff Bezos, le patron d’Amazon, a fait amende honorable pour des erreurs (comme le soutien financier à des entreprises comme Pets.com, Living.com ou Kozmo.com, aujourd’hui fermées) mais annonce aussi _ sans garantie _, des bénéfices à la fin de l’année. Et, peut-être plus important : des sociétés de " ratings " (qui donnent des notes aux entreprises en fonction de leurs capacités financières, et dont les rapports sont examinés par les investisseurs et créditeurs avant tout geste), ont remonté la note d’Amazon pour l’évaluer à " stable ".
Autre signe, la déclaration du président de Pacific Growth Equities à un journaliste de CBS Market Watch ce week end : " Nous voyons des clients institutionnels marquer un intérêt à acheter que nous n’avions pas vu depuis janvier ". Comme si, après avoir paniqué devant l’idée de plonger jusqu’au fond, les investisseurs craignaient désormais de manquer le fond. Car si le marché se retourne (ce qu’il fera bien un jour), les gagnants seront ceux qui auront acheté juste avant le retournement. Et certains ont visiblement l’impression que celui-ci est proche.
Mais si c’est le cas aux Etats-Unis, verra-t-on le même phénomène en France ? Sûrement. Mais avec un retard difficle à évaluer. Quand la " folie " des investissements Internet a commencé aux Etats-Unis, il a fallu attendre quatre ans pour qu’elle contamine la France. Quand elle s’est arrêtée chez nos voisins américains, le coup de frein a été immédiat dans l’hexagone. Prompts à refuser l’obstacle, les investisseurs français sont naturellement plus réticents à prendre des risques. Question de culture. Et c’est peut-être aussi pour cela qu’Amazon est américain.