Le procès de l’animateur d’un site jugé subversif par le gouvernement chinois s’est ouvert mardi 13 février.
Le procès du dissident chinois Huang-Qi s’est ouvert mardi 13 février devant le tribunal de la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan au sud-ouest de la Chine. Accusé, selon RSF (Reporters sans frontières), d’avoir tenté de "renverser le gouvernement" et de "diviser le pays", le jeune homme publiait sur son site des informations jugées subversives par le gouvernement. En fait, les articles présents sur le site dénonçaient, entre autres choses, le massacre de la place Tienanmen en juin 1989. Un sujet tabou en chine. Mis en ligne à l’été 1999, le site de Huang-Qi qui visait tout d’abord à diffuser des avis de recherche de centaines de personnes disparues en Chine, s’était progressivement orienté vers la dénonciation de la corruption.
La présence d’un tel espace d’expression sur la Toile n’a pas été du goût des autorités chinoises qui mènent depuis des mois une politique fortement répressive à l’égard d’Internet. Arrêté le 3 juin 2000, l’ingénieur en informatique est le premier hébergeur de contenu à risquer une lourde peine de prison (jusqu’à 10 ans). Jusqu’ici, les condamnations ne concernaient que les auteurs directs d’informations "sensibles" diffusées sur Internet.