Joël Michel Sambuis, considéré comme l’un des principaux responsables de la nébuleuse islamophobe gravitant autour de sos-racaille.org
(voir notre dossier), a officiellement demandé l’asile
politique à la Russie le 19 août dernier. En cavale depuis 3 ans suite à une condamnation
à cinq ans de prison pour escroqueries bancaires, il avait été arrêté le 15 juillet à
Moscou, et serait poursuivi par la France pour 13 chefs d’inculpation. Son avocat conteste
la légalité de son interpellation ainsi que ses conditions de détention, et dénonce les
"pressions politiques" dont la justice russe ferait l’objet. Son recours doit être examiné aujourd’hui.
Le tribunal régional de Tver, à 160 kilomètres au nord de Moscou, devrait instruire,
lundi 25 août, le recours intenté par l’avocat de Joel Michel Sambuis. Plusieurs points
seront abordés, à commencer par la légalité de l’interpellation du Français, ses
conditions de détention et son éventuelle libération sous caution.
Dans un communiqué publié sur son site web, Andrei
Kniazev, l’avocat russe de Sambuis, révèle que son client a officiellement demandé, le 19
août dernier, l’asile politique à la Fédération de Russie.
Sambuis, qui dit attendre de la justice française qu’elle apporte la preuve qu’il faisait
bien partie de l’équipe dirigeante de sos-racaille.org, estime en effet que la France va à
l’encontre de sa liberté d’expression. Ce responsable présumé de sites racistes et arabophobes soutient qu’il ne peut s’y exprimer ouvertement à propos
de "l’immigration illégale" et de "l’islamisation de la France".
Sambuis se dit prêt à renier sa nationalité française et à effectuer en Russie les cinq ans de
prison auxquels il avait été condamné en France, en 2000, pour ecroquerie bancaire.
Le suspect et son avocat ont commencé à interpeller les autorités russes, à commencer par
Vladimir Poutine. A ce propos, Sambuis rappelle de façon opportuniste qu’il défend l’intervention militaire en Tchétchénie.
L’avocat dénonce des "pressions politiques"
Pourtant, Kniazev estime que son client ne pourra pas obtenir l’asile politique en Russie,
Sambuis ayant été arrêté en situation irrégulière, doté d’un vrai-faux passeport russe
établi au moyen de faux papiers.
L’avocat reproche à la justice russe de n’avoir toujours pas, plus d’un mois après son
arrestation, porté quelque accusation que ce soit à l’encontre de son client.
Kniazev demande que Sambuis soit poursuivi par la justice russe pour détention de faux
papiers et franchissement illégal de la frontière, ce qui lui permettrait d’être jugé en
Russie. Le but de cette stratégie : éviter, ou au moins reporter, son éventuelle extradition vers la France.
L’avocat de Sambuis avance que la Russie ferait l’objet de pressions politiques de la
part de Paris et que les autorités respectives des deux pays seraient en passe de
conclure un "arrangement" afin de faciliter son extradition. Selon l’avocat, la procédure
normale voudrait que Sambuis soit d’abord jugé pour les éventuels crimes et délits qu’il a commis en Russie.
Kniazev soutient de plus que les autorités russes n’ont pas suivi les procédures habituelles
lors de l’arrestation et de l’incarcération de son client, de la perquisition de son
logement et de l’interrogatoire de sa femme.
Enfin, Sambuis souligne que ce n’est que le 6 août, soit 23 jours après son arrestation, qu’il a été
autorisé à rencontrer son avocat. Son avocat réclame donc sa libération sous caution, qui aurait été
fixée à un million de roubles, soit un peu plus 30 000 euros.
Pour appuyer encore sa stratégie de défense, Kniazev aimerait enfin donner une portée symbolique et politique à cette affaire : Sambuis
serait l’un des tous premiers Européens à pouvoir être extradé depuis la Russie. L’avocat du cerveau présumé de Sos-racaille estime qu’il en va, dans cette affaire, du prestige de la Fédération de Russie sur la scène internationale.