Personne ne pourra l’oublier. Le G8 a perdu. Malgré la violence et malgré la mort, malgré la souffrance et la dignité de la rue, les leaders du G8 se sont entêté à poursuivre leurs négociations. Quelle défaite pour l’...tat...
Tandis que, dans les rues de Gênes, 300 000 manifestants prouvaient leur capacité à s’unir ; tandis que, sur la Piazza Ferraris, plusieurs centaines d’organisations différentes parlaient d’une même voix ; huit chefs d’...tat et de gouvernement affichaient leurs divergences. Ils déjeunaient dans leur bunker, discutaient et argumentaient mais ne parvenaient même pas à s’entendre sur les deux thèmes sensibles qu’ils devaient aborder : climat et aide au développement.
Une seule décision a fait, chez eux, l’unanimité : l’envoi d’observateurs internationaux au Proche-Orient, à condition, bien sûr, que cette mission soit acceptée par Israël et les Palestiniens. La belle affaire ! Envoyer des "observateurs" dans un pays en guerre alors que l’on n’est même pas capable de se pencher à la fenêtre d’une citadelle assiégée pour rendre hommage à un jeune homme décédé.
Pour les jeunes et pour la rue, les leaders du G8 sont désormais coupables. Coupables d’avoir laissé mourir l’un des leurs. Coupables de ne pas avoir su protéger les manifestants, de ne pas avoir été capables d’encadrer les casseurs. Coupables de pas avoir eu le courage de stopper, ne serait-ce qu’un instant, leurs négociations.
Alors, une seule question vient à l’esprit : quelle est, désormais, leur légitimité ?