La société américaine Packet Video veut s’imposer sur le marché émergent de la vidéo à la demande sur appareils mobiles en privilégiant le format MPEG-4.
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Si les opérateurs de téléphonie mobile tardent tant à proposer le GPRS à leurs clients (qui permettrait une transmission de données au moins trois fois plus rapide qu’actuellement), c’est qu’ils veulent éviter le fiasco du Wap. Pour attirer la clientèle, ils savent désormais qu’il faut plus qu’une technologie : il faut du concret, de l’utile ou du spectaculaire. Bref, tout ce qui manquait au Wap. Alors pourquoi pas de la vidéo diffusée à la demande ? La jeune société américaine Packet Video, créée en 1998, compte bien s’imposer sur ce marché très prometteur. Financée par d’importants groupes industriels et financiers (dont Intel, Philips, Siemens, Sony, Texas Instruments, Time Warner, etc.), elle ouvrira officiellement ses bureaux à Paris le mardi 23 janvier, après avoir investi la Grande-Bretagne, la Corée du Sud, le Japon et la Chine.
D’abord pour la télésurveillance
Patrick Parodi, le directeur du développement de Packet Video France, affirme que sa société a déjà effectué des tests avec 16 opérateurs dans le monde, et en particulier en France. Mais aucun d’entre eux ne souhaite communiquer pour l’heure. Pour ses visiteurs, Patrick Parodi effectue une démonstration sur le PDA communicant Mondo de la marque Trium (fabricant Mitsubishi). La première transmission est de type GSM (9,6 kilobits par seconde), car la version GPRS du Mondo n’est pas encore disponible. Résultat : une vignette de 2 cm x 2 cm dans laquelle défilent à peine une ou deux images par seconde. Pas terrible, mais cette qualité serait réservée à la surveillance du trafic ou à la télésurveillance. Et si la bande passante flanche, le stream est maintenu (la transmission n’est pas hachée). On passe à la vitesse supérieure avec un débit d’une vingtaine de kilobits par seconde, comparable à celui du GPRS. La qualité d’images est meilleure, mais pas formidable, semblable à ce que l’on trouve en streaming sur Internet avec un modem téléphonique, les jours d’embouteillage... À 128 kilobits par seconde (la qualité des futurs mobiles UMTS), l’image est fluide et digne d’être affichée en plein écran sur un PDA (en l’occurrence, l’iPaq de Compaq). Mais elle est loin d’être parfaite, et le son est moyen.
Le standard avant tout
Ce compromis sur la qualité est délibéré. Car, au lieu de développer un format propriétaire, Packet Video a choisi le standard MPEG-4, avec l’ambition d’en faire LE format de la vidéo mobile et de "partir sur des bases communes" avec les autres acteurs du marché. La raison est en partie historique : James Brailean, président et cofondateur de la société, a présidé un comité technique sur la correction d’erreur de la norme MPEG-4 avant de se lancer dans l’aventure de Packet Video. Mais elle est aussi stratégique : le MPEG-4 est plus avantageux pour les créateurs de contenu qui n’ont pas à payer de licence à Microsoft ou à Real pour encoder leur vidéo, comme c’est aujourd’hui le cas sur le Web. ...quipementiers et opérateurs n’auront pas non plus à supporter une multitude de formats si le standard s’impose. La société a signé des accords de partenariat avec des fournisseurs de contenu américains. Parmi eux, on peut citer Wordlzap pour le sport, qui lorsqu’un but est marqué lors d’un match de foot, par exemple, envoie immédiatement un message à l’abonné pour lui proposer de voir l’action en vidéo. Patrick Parodi concède qu’il existe des formats de compression de données "propriétaires" qui autorisent une meilleure qualité d’images, par exemple chez l’opérateur de téléphonie britannique Orange : "En labo, on peut montrer des choses très intéressantes. Mais il n’y a pas que la partie techno. Pour la distribution en masse, ce sera plus difficile."
Packet Video:
http://www.packetvideo.com
Pour tester PVPlayer sur un PDA équipé de Windows CE:
http://www.pvairguide.com