L’e-commerce n’a pas attendu la reconnaissance juridique de la signature électronique pour envahir le Web. Mais dorénavant, les échanges via le Net seront nettement plus sécurisés et rendront possible l’engagement écrit entre cyber-consommateurs et cyber-vendeurs. Avis d’un commerçant électronique de poids, Philippe Merlhiot, directeur financier de Degriftour.
)transfert
:
Quels changements pratiques la reconnaissance de
la signature électronique va-t-elle apporter
au commerce électronique ?
- Aujourdhui sur Degriftour,
on fait de la réservation en ligne. Les billets
davions, les commandes et achats se font par
carte bleue. En revanche, pour les forfaits de voyages,
cest-à-dire les séjours avec hôtels,
avions etc., la législation oblige à
la signature dun contrat. Actuellement, lorsquun
client commande en ligne, il valide toute sa réservation
via Internet mais ensuite on lui adresse un contrat
par fax quil doit nous renvoyer signé.
Cette façon de faire nest pas très
adaptée à la vente en ligne. Pour nous,
cela créé un problème dimage.
Les clients ne comprennent pas pourquoi ils doivent
envoyer un fax et, de notre côté, cela
fait énormément de paperasse en plus.
La nouvelle loi résoudra cette difficulté
Le deuxième problème que la signature
électronique démêlera est bien
évidemment lié à la sécurité.
Lorsquun client achète en ligne par carte
bleue, il peut contester le débit de la facture
sur son compte bancaire si son numéro de carte
bleue a été utilisé frauduleusement.
Nous navons aujourdhui aucun moyen de
vérifier si le client est le véritable
possesseur de la carte. La signature électronique
est donc pour nous un moyen de sécurité
supplémentaire. Elle était nécessaire
à lévolution du commerce électronique.
Quels secteurs sont actuellement les plus intéressés
à la reconnaissance de la signature électronique
?
- Je pense que la reconnaissance de la signature électronique
va surtout avoir un fort impact sur le secteur B to
B (business to business). Les établissements
bancaires sont très impliqués dans laffaire.
Ils ont fait dénormes investissements
dans la carte à puce. Cest un système
qui a fait ses preuves. Les banques voudraient bien
étendre ce moyen de paiement à la signature
électronique. Il y a déjà des
techniques qui permettent de payer avec une carte
bleue en tapant un code confidentiel via son téléphone
portable. On imagine lavantage que la signature
pourrait représenter pour des transactions
financières, des transferts de fond etc.
De même, la signature permettrait à une
entreprise de sanctionner des engagements autant en
interne quen externe. Par exemple, une commande
de matériel qui serait validée par la
signature électronique du service plus celui
du directeur financier ou du contrôleur de gestion.
Pour les activités B to C (business to consumer),
elle sera surtout intéressante pour la sécurisation
du paiement avec une authentification plus forte pour
le commerçant.
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