PDG d’Optis, société toulonnaise spécialisée dans les simulateurs d’éclairage, Jacques Delacour justifie le renforcement des protections.
Quelle est votre position sur la brevetabilité ?
Si on pose la question à l’échelle du mathématicien, je suis contre. De plus, il est vrai que le brevet n’est pas très efficace pour les petites entreprises. Celles-ci n’ont pas forcément les moyens de faire valoir leurs droits dans le monde entier. Mais dès que vous vous développez, vous devez raisonner à l’échelle internationale. Et les Américains, en face, ne se posent pas ce genre de question. Quand votre concurrence est aux ...tats-Unis, vous devez vous défendre.
Vos logiciels sont-ils brevetés ?
On essaie. Ce n’est pas forcément facile de le faire puisque ce n’est pas reconnu en Europe.
La protection par le droit d’auteur ne vous convient pas ?
Elle est insuffisante. Elle ne s’attache qu’aux lignes de code. Alors c’est évident que si quelqu’un insère vos lignes de code dans son programme, le droit d’auteur est protecteur. Mais il est très facile de reprogrammer la même chose avec des lignes différentes. Or un logiciel, c’est aussi une architecture, un agencement de fonctions. C’est facile imiter. Si vous avez énormément investi en recherche et développement pour les élaborer, il me semble normal de pouvoir les protéger. En fait, je ne comprends pas bien pourquoi on ferait une distinction entre les innovations matérielles et immatérielles. Même si je pense que la meilleure des protections, c’est d’être à chaque fois en avance sur ses concurrents. Néanmoins, ça serait bien d’être fixé sur ce qu’on a le droit de faire ou pas.