Vous comptez acheter la prochaine version d’Office de Microsoft, en mai prochain ? Libre à vous. Mais pour pouvoir l’utiliser plus de 50 fois, il vous faudra demander la permission de l’éditeur.
Microsoft aurait-il trouvé un moyen pour mettre fin à la copie illégale de ses logiciels ? A priori, le Microsoft Product Activation (MPA), son nouveau système anti-piratage, constitue une protection imparable contre la duplication "incontrôlée" de ses produits. Le MPA lie en effet le logiciel de Microsoft à l’ordinateur sur lequel il est installé.
Simple comme un coup de fil
Le MPA devrait faire son apparition en France (et dans toute l’Europe) le 17 mai, lors de la sortie de la prochaine version d’Office, désignée pour l’instant par le nom de code "Office 10". Par la suite, Microsoft compte intégrer le MPA à d’autres logiciels, et peut-être même aux prochaines versions du système d’exploitation Windows. En Nouvelle-Zélande, en Australie et au Brésil, le MPA est déjà intégré à Office 2000 (qui comprend Word, Excel, etc.). Aux ...tats-Unis et au Canada, il est incorporé dans la dernière version (la "release 1") de la célèbre suite bureautique depuis septembre 2000.
Pour profiter pleinement d’un produit doté de ce système, l’utilisateur doit joindre Microsoft par téléphone ou par Internet et lui fournir deux informations : le numéro de série du produit (15 chiffres) et un numéro calculé par le logiciel en fonction des éléments matériels de l’ordinateur utilisé (disque dur, carte mère, etc.). Ce numéro, composé de 10 chiffres, s’affiche sur l’écran lors de l’installation du logiciel. En fonction de ces données, l’éditeur attribue à l’utilisateur un code d’activation de son logiciel. "Nous ne demanderons ni adresse IP, ni information personnelle à nos clients" précise Alain Ecuvillon, l’un des responsables anti-piratage de Microsoft France.
Microsoft ne sera pas tendre
Apparemment, le MPA semble au point. Il appelle cependant de nombreuses questions. Que se passe-t-il, par exemple, si l’utilisateur ne possède ni accès à Internet, ni téléphone (supposons qu’il passe ses vacances dans une grotte où il travaille sur son portable pour tuer le temps), ou tout simplement, s’il n’a pas envie d’appeler ? Dans ce cas, le logiciel ne fonctionne que 50 fois. Ensuite, il peut lire les documents déjà enregistrés, mais ne peut pas en créer de nouveaux, ni en modifier. Et si l’utilisateur veut copier le logiciel sur son portable ? Le code d’activation propre à l’ordinateur de bureau ne fonctionne plus. Mais comme Microsoft autorise généreusement une copie de sauvegarde, il suffit de rappeler l’éditeur, qui vous repère dans ses listings grâce au numéro de série communiqué lors de la première installation du logiciel. Il vous fournit alors un second code d’activation. Et si l’utilisateur change à nouveau de PC, où s’il modifie son matériel ?
Ça se complique. Il faudra qu’il soit de bonne foi, car le personnel de Microsoft ne sera pas tendre avec "les utilisateurs qui changent de matériel 10 fois en 2 jours" précise Alain Ecuvillon.
Mais si l’utilisateur, du genre bidouilleur assidu, est VRAIMENT de bonne foi ? Il devra alors se justifier par téléphone, pour avoir le droit d’utiliser sur sa toute nouvelle machine le logiciel qu’il a acheté (cher) ... "Il y aura peut-être une petite gêne. Mais on fera tout pour aider l’utilisateur régulier" s’engage Alain Ecuvillon. Nous voilà rassurés. Vous aimez améliorer votre machine et changer régulièrement ses composants ? Gardez votre calme, et n’oubliez pas de soigner votre argumentaire. Et côté finances, ne vous en faites pas : le numéro d’appel dédié au MPA est gratuit. Cadeau.