Oumou Sy, propriétaire du plus important cybercafé de Dakar et figure de la mode sénégalaise a été inculpée dans une affaire de proxénétisme.
Les organisatrices d’un voyage de mannequins sénégalais vers la Libye, les sœurs Campbell et Oumou Sy, sont suspectées d’avoir participé à un réseau de proxénétisme. Rappel des faits : mardi 28 août, une centaine de mannequins sénégalais sont sur le point de rejoindre la Libye pour y participer aux festivités commémorant le 32e anniversaire de la prise de pouvoir du colonel Kadhafi, le 1er septembre 1969. L’avion ne s’envolera jamais vers Tripoli : la gendarmerie bloque l’appareil au sol. C’est ce que relate afrik.com, un portail d’information consacré à l’actualité africaine. Selon le ministre sénégalais de l’Intérieur, le général Niang cité par la PANA (l’agence panafricaine d’information), le voyage était destiné "à exfiltrer des jeunes filles sénégalaises vers la Libye". En d’autres termes, elles devaient alimenter les réseaux de proxénétisme lybiens.
Froid politique
Le 6 septembre dernier, Oumou Sy a été longuement entendue par le juge chargé de l’affaire, selon son avocate Me Aissata Tall Sall. "Le gouvernement sénégalais a paniqué. Oumou Sy est innocente et il n’existe aucune preuve de l’existence d’un réseau de proxénétisme", explique l’avocate, contactée par Transfert. L’affaire a jeté un froid politique entre le Sénégal et la Libye : les deux pays ont frôlé la rupture de leurs relations diplomatiques. "À la suite de l’audition, nous avons déposé une demande de mise en liberté provisoire. J’espère qu’elle aboutira dans les jours qui viennent", poursuit l’avocate, ancienne ministre de l’Information et de la Communication du Sénégal. Pour le moment, la patronne du Metissacana, haut lieu de l’Internet et de la culture au Sénégal, se trouve toujours détenue dans une cellule d’une prison de femmes située dans le quartier de Liberté VI.