La société new-yorkaise deja.com aurait signé un accord de principe pour vendre la moitié de son archivage des forums de discussion du réseau Usenet. À qui va profiter cette vente ?
Si l’affaire se conclut, ce serait une partie de la mémoire du Web qui s’effacerait, une institution qui disparaîtrait. Selon l’édition électronique du magazine Wired, deja.com aurait signé un accord de principe pour vendre la moitié de son archivage des forums de discussion du réseau Usenet, autrefois consultable gratuitement sur le service dejanews... Rappel des faits : en 1995, le fondateur de deja.com, Steve Madere, mettait au point une technique d’archivage et de recherche des messages postés via Usenet. Depuis 1995, cette partie d’Internet n’a cessé de gonfler. Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes : le moteur de recherche permet de fouiner parmi 500 millions de messages postés sur 35 000 forums. Des espaces qui sont organisés selon des thématiques aussi variées que les syndicats, les marchés financiers ou le sport. Une base de données gigantesque de 1 500 gigabytes. Oui mais voilà, ce fonds d’archives monumental qui renferme la mémoire des échanges (informels) de milliers d’internautes est à vendre.. Depuis 1995, la société pionnière et leader en matière d’archivage de messages postés a évolué et en a profité pour faire de son site (très fréquenté) un espace de business. Elle compte désormais se séparer de la moitié de son fonds d’archive.
A vendre : messages en tous genres
Sur la page d’accueil s’étalent désormais des rubriques consacrées au commerce électronique. La compagnie a notamment développé un service baptisé "precision buying" qui permet aux internautes d’évaluer la qualité des produits avant de les acheter. Pour se décider, les visiteurs ont la possibilité de consulter tout ce qui s’est dit à propos du produit dans les forums de discussions archivés par deja.com.
À qui sera vendu le fonds, et surtout quelle utilisation en fera l’acheteur ? Pour le moment, la question reste en suspens. Mais l’exploitation commerciale de milliers de messages d’internautes pourrait trouver des applications plus inquiétantes. Pourquoi ne pas imaginer des services payants permettant d’accéder à des fiches individuelles comportant l’historique de discussions privées ? Votre futur patron pourrait ainsi être certain que vous avez bien le profil (bas) qu’il recherche...