Il y avait déjà les sites de Chevènement, Le Pen, Madelin. Voici les sites "contre". Contre Chirac, contre Jospin. Et un "Observatoire de la Net campagne". Ce n’est qu’un début...
Cela s’appelle le principe de réalité. La réalité qui veut que celui qui tire le premier espère faire mouche. Qu’on ne s’y trompe pas, on ne parle pas, ici, de l’Afghanistan, mais de la campagne électorale française qui démarre sur le web avant de s’afficher sur nos murs ou de rassembler dans les gymnases. Ou plutôt, déjà, de la contre campagne pour l’élection présidentielles des 14 et 28 avril 2002. En ligne de mire, devinez qui ? Chirac et Jospin, bien sûr. Lancées presque conjointement, les deux initiatives "anti" diffèrent par le fond, la forme et les auteurs. Pour tout dire, on ne connaît pas (encore) le ou les auteurs des pages ou sites anti-Chirac. Rassemblés sur une page portail hébergée par Géocities - "Pschitt 2002, le portail qui situe l’erreur" - elles abordent de manière hilare (mais pas toujours hilarante), la vie et l’œuvre du "Grand", vue de la rubrique des "affaires". Au menu : "Le plus fou : s’il devenait président de la République ; le plus réaliste : si c’était une agence de voyages (ou "les voyages de Monsieur Culot, une production Chirac Voyages-Pschitt entertainment Ltd)", etc. Du côté anti-Jospin, c’est plus politique : un site qui déploie de la manière la plus sérieuse et la plus critique une analyse de l’action du gouvernement. Déposé par le secrétaire général du groupe Démocratie libérale à l’Assemblée, il devait, à l’origine, être publié sous la forme d’un livre. Flairant le "bon coup", Arnaud Dassier, de l’Enchanteur, a sauté sur l’occasion pour en faire un site.
Un observatoire de la campagne
Avant ces initiatives, quatre candidats avaient déjà pris place sur la Toile. Premiers à dégainer en juin dernier : Alain Madelin, (Démocratie libérale) et Jean-Marie Le Pen (Front national). Suivis par Alain Lipietz (Les Verts), qui devra tout remballer s’il est, comme c’est prévisible, désavoué par son parti, et Jean-Pierre Chevènement.
Le Web tiendra-t-il, cette fois, plus de place dans la campagne des présidentielles qu’il n’en a eu lors des dernières municipales ? C’est l’hypothèse de François Freby, un universitaire enseignant la communication à l’université de Toulouse. Il est en train de mettre en place un "Observatoire de la Net campagne" qui, tout au long des mois qui nous séparent de l’élection présidentielle, chroniquera la communication politique des candidats sur l’Internet. Il a, d’ores et déjà, mis en place une liste de discussion sur Yahoo ! pour alimenter l’observation.