Une société américaine perfectionne un système informatique soi-disant capable d’anticiper les actes terroristes. Baptisé KARNAC, le projet entend bien empiéter sur certaines libertés élémentaires...
Plus jamais ça. C’est avec ce type d’arguments que la société américaine Applied Systems Intelligence (ASI), basée à Atlanta, vend son projet de prévention du terrorisme, baptisé KARNAC (pour Knowledge Aided Retrieval in Activity Context). Présenté le 26 septembre dernier, ce système basé sur l’intelligence artificielle permettrait de constituer une gigantesque banque de données publiques ou même privées. Conçu initialement pour limiter les fraudes bancaires, son développement est désormais suivi avec attention par la CIA, le FBI et la NSA (National Security Agency)... Selon ses créateurs, Karnac serait capable d’imaginer tous les scénarios possibles d’attaque terroriste et d’avertir en temps réel les autorités en cas de danger imminent. Comment ? En centralisant un maximum de données sur des individus à l’aide de renseignements officiels ou d’informations récoltées via Internet et les mails, Karnac relèverait toutes les activités "suspectes" (une personne fichée achetant de quoi faire une bombe ou réservant une chambre dans un hôtel proche du siège d’une institution, par exemple). Confrontant ensuite ces données avec des scénarios préétablis, le système juge "opportun" ou non, d’alerter les forces de l’ordre.
Avenir incertain
"Le but de Karnac est d’aider les enquêteurs à rassembler des éléments éparpillés", affirme Anthony Bagdonis, directeur de recherche chez ASI. Et après tout, poursuit-il, la situation actuelle justifie un tel empiètement sur des libertés élémentaires, comme la confidentialité des données. Pourtant, même dans le contexte actuel, l’avenir de Karnac n’est pas assuré. Anthony Bagdonis reconnaît d’une part que "toutes les agences gouvernementales ne voudront pas forcément partager toutes les informations". Or, ce type de projet n’a justement de sens que s’il rassemble toutes ces données. Un brin perfide, ASI précise que plusieurs informations avaient été collectées avant l’attentat d’Oklahama City, survenu en avril 1995, mais que l’éparpillement de celles-ci avait fait échouer les services de renseignement.
L’article du
New Scientist:
http://www.newscientist.com/news/ne...
Applied Systems Intelligence:
http://www.asinc.com/