Alors que les majors de l’industrie du disque tentent de faire rendre gorge à Napster, Intel et bien d’autres tablent sur modèle d’échange d’informations qu’il incarne, appelé " peer-to-peer " (ou p-to-p). " Nous pensons que le [p-to-p] pourrait être la prochaine révolution informatique ", déclarait le 24 août Patrick Gelsinger, le directeur technique d’Intel. Avant d’ajouter : " Notre métier d’industriel est de changer nos perspectives et de construire des infrastructures permettant au peer-to-peer d’émerger et de se répandre ". En clair : le partage de fichiers, c’est l’avenir, il est l’heure prendre le train en marche. Et notamment de créer des logiciels et des applications techniques permettant de faciliter sa pratique au sein des entreprises.

Améliorer la productivité

L’intuition du leader mondial des microprocesseurs, c’est que le p-to-p ne fait pas perdre d’argent aux firmes. Au contraire, l’échange d’informations permet d’améliorer la productivité des salariés. Sans parler de Napster, les sociétés peuvent trouver dans le peer-to-peer une base de données professionnelles énorme ou un moyen de coopérer avec des équipes à l’autre bout du monde, comme c’est déjà le cas de nombreux scientifiques, comme les généticiens.

Engouement des géants

Intel a bien compris qu’il pouvait tirer son épingle du jeu sur un marché en passe d’exploser. Et il n’est pas le seul : dix-huit entreprises ont décidé de s’unir sous la tutelle des centres de recherche d’Intel, pour plancher ensemble sur des applications commercialement intéressantes du p-to-p. Point notable : l’organisme rassemble des pontes comme IBM ou Hewlett-Packard. Lesquels, comme par hasard, se sont déjà récemment allié à Intel pour encenser le système d’exploitation en libre-accès Linux à la World Expo d’août 2000 (lire l’article de Transfert ). L’industrie américaine aurait-elle flairé qu’on peut faire de l’or avec du libre ?