Le jour, ils sont employés lambda. La
nuit, ils militent et organisent des actions
activistes spectaculaires. Leur point commun : ils
utilisent avatars et supercheries pour faire passer
leurs idées.
Le pire est encore à venir...americanmovie |
Sur le Réseau, on est tous égaux. Derrière l’écran, le quidam peut devenir porte-parole officiel, l’activiste passer pour un dirigeant de multinationale, l’ami de
bons conseils se révéler un malicieux publicitaire... L’imposture électronique n’est pas nouvelle mais certains en sont devenus maîtres. Andy des Yesmen, Frédéric Royer et Hans Bernhard sont tous trois des professionnels de l’alibi, qui manient avatars et supercheries pour faire passer leurs idées.
Andy a monté un faux site de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et réussi à se faire inviter en tant que faux speaker pour représenter l’OMC dans des conférences officielles. Royer, lui, veut nous faire
réagir aux manipulations auxquelles nous soumet la
société de l’information. Son arme : des rumeurs
lancées sur le Réseau et qui font mouche. Un faux
échange d’e-mails entre les dirigeants de Total au
moment de l’affaire de l’Erika, le fameux " Miss
France est un homme ! " ou une fausse incarcération
par le ministère français de l’Intérieur. Hans
Bernard, enfin, a fait marcher l’Amérique en campagne
pendant les dernières présidentielles en montant un
faux site qui proposait aux internautes de vendre leur
vote aux enchères.
Ces énergumènes ont quelques points communs. Ils
travaillent sous couverture et passent des journées
d’employés lambda, vendant leur savoir-faire
d’informaticiens, de journalistes ou de consultants
internet par de respectables entreprises. Mercenaires
électroniques le reste du temps, ils se battent pour
des causes et n’agissent pas pour la beauté du geste,
comme on le dit souvent des hackers, par exemple. Tous
s’affirment proches du mouvement contre la
mondialisation libérale. Pour attaquer le système, ils
se sont faits furtifs et ont choisi de militer avec
une arme absolue : l’humour. Puisque l’ère est "
communicationnelle ", ils manient le symbole avec la
même habileté que les puissants qu’ils tournent en
dérision. Et croient bien que le ridicule tue.
Pour cette fin d’année, nous vous proposons de découvrir ces artistes-activites d’un autre genre (une enquête parue dans Transfert magazine n°20).
L’homme par qui la rumeur arrive
Le vrai-faux membre de l’OMC
Le Hacker des médias : de Vote-auction à Naziline...