2001 sera-t-elle l’année de tous les dangers pour le secteur Internet ou au contraire, celle de son épanouissement ? Les Nostradamus du Web se lâchent et se contredisent...
Pour bien démarrer une année, rien de tel qu’un peu de lecture pour savoir ce qui nous attend... Les "experts" ont toujours une bonne idée sur ce qui va se passer. Selon le cabinet d’études IDC, 2001 verra le montant de l’e-commerce mondial atteindre les 500 milliards de dollars. Une douce surprise : dans une prévision datée de juin 1998, le même IDC n’envisageait un chiffre d’affaires pour cette nouvelle année que de 220 milliards de dollars. Soit moitié moins ! Mais à peine achevée la lecture du communiqué d’IDC, voici qu’apparaît une longue dépêche de l’AFP prédisant la fin du secteur des dotcom cette année. Patatras ! Qui croire ? Les "spécialistes", cités par l’AFP, sont inquiets. Selon eux, le sort d’Amazon sera partagé par le reste du secteur. Or Amazon pourrait soit être acheté par une entreprise de distribution classique, soit purement et simplement disparaître. C’est en tout cas la question que se pose un "expert" de Jupiter Media Metrix.
Diantre... Se pourrait-il que le commerce électronique n’ait pas séduit autant d’internautes que ce que prédisent les experts depuis 1997 ? Verra-t-on, au moment de l’éventuelle liquidation de Amazon, son actuel patron, Jeff Bezos, saisir les tribunaux pour demander réparation aux consultants qui lui avaient vendu des études ultra-optimistes ?
Internautes bavards
À quoi servirait donc Internet si ce n’est à faire du commerce électronique ? À communiquer, peut-être. Selon une étude commanditée par le Pew Internet & American Life Project, il semblerait que les Américains ont passé plus de temps à envoyer des emails ou à discuter dans des chat-rooms (53 %) qu’à acheter en ligne (24 %) pendant la période des fêtes.
Et si tout bêtement, Internet n’était pas fait pour le commerce en ligne ? Les inventeurs du réseau ont en effet mis en place un système permettant d’échanger des fichiers dans un environnement dit "ouvert". Cela signifie, pour simplifier, que ce réseau ne permet pas de garantir la confidentialité des informations qui circulent. Le choix de faire du commerce électronique sur Internet peut se comprendre. Mais on ne peut y exiger une sécurité des transactions, ou des données qui seront stockées. Comme l’explique Dr Mudge, l’un des leaders du groupe de hackers L0pht et vice-président recherche et développement de @Stake : "La racine du problème vient du fait que les gens veulent faire du commerce électronique d’une manière sécurisée alors que les fondations du réseau n’ont jamais été dessinées pour ça."
Il n’empêche, depuis plusieurs années, les experts, les consultants et les entreprises du secteur ont annoncé un eldorado du commerce électronique sur Internet. Nombreux sont ceux qui se sont lancés dans cette quête. Celle-ci a toutefois généré une véritable économie du Net qui fait vivre une large partie de la population, de la Silicon Valley à Bangalore en passant par l’Europe. Ce n’est déjà pas si mal...