 Dreamworks |
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Fourmiz de Dreamworks. Car l’ogre
Shrek va tout avaler. Les premières minutes du long-métrage entièrement réalisé en images de synthèse donnent le ton : grivois, décalé, acide et non-conformiste. Il ne faut pas plus de deux minutes pour qu’une ambiance unique balaie tous les stéréotypes du conte pour enfants. Rien ne résiste à l’appétit du géant vert.
Vague d’assaut de la synthèse
Très loin des univers aseptisés de la concurrence, les studios Dreamworks se sont lâchés et ça se sent. Le scénario reprend les ficelles d’une histoire à l’eau de rose : une princesse à sauver, un amour impossible et un méchant affreusement ridicule (donc drôle). Banal, direz-vous. Faux, Blanche-Neige, Robin des bois, Disneyland, Matrix... sont autant de prétextes pour faire rire un spectateur complètement bluffé par une totale maîtrise. En effet, les qualités de ce film, tant au niveau technique que scénaristique, lui ont permis d’être en compétition au dernier festival de Cannes, apportant ainsi une reconnaissance non négligeable à l’imagerie numérique au cinéma.
Attention, tout n’est pas parfait. Si les progrès sur la modélisation et l’animation des personnages humains sont palpables, on ressent toujours ce petit coté synthétique qui peut agacer. Profitant d’un univers de comédie, les auteurs de Shrek ont misé sur l’humour (les traits caricaturaux des personnages) pour faire oublier les imperfections de la technique. Mais que se passerait-il si nous étions dans un genre plus sérieux, si les personnages principaux étaient des êtres humains modélisés et si les émotions véhiculées étaient aussi variées que le suspens, le désir ou la peur ?
Peut-être faudra-t-il attendre Final Fantasy pour répondre à toutes ces interrogations. Ce film constituera la deuxième vague d’assaut de la synthèse dans le septième art cet été. Squaresoft a mis le paquet pour mettre en image ce qui se fait de mieux en la matière. Là, pas de caricature, on est dans le réel "imaginé" par un des éditeurs de jeux (connu pour la série des Final Fantasy) les plus talentueux de sa génération. Les premières images sont sidérantes et l’on comprend que Columbia (Sony) brûle d’impatience en attendant ce futur succès synthétique.