Les éditeurs sont venus s’informer et se rassurer sur l’avenir du livre électronique lors du premier sommet européen sur l’eBook, qui se tenait à Paris dans le cadre du salon du livre.
" Comment éviter le piratage des textes ? " ; " Faut-il baisser les prix des livres ? " ; " E-book ou PDA ?" ; " XML ou HTML ? " ; " Et pourquoi pas PDF ? ". A l’heure où le livre électronique fait ses premiers pas en France (depuis quelques semaines, le cybook de Cytale et l’ebookman de Franklin sont disponibles dans l’hexagone), les spécialistes de l’édition littéraire s’interrogent. Réunis du 16 au 18 mars lors du premier sommet européen sur l’eBook qui se tenait à Paris (dans le cadre du salon du livre, ouvert jusqu’au 21 mars), ils sont venus chercher éclaircissements et explications de la part des fabricants de matériel et des éditeurs de logiciels. Avant de sauter à pieds joints dans ce nouvel univers qui leur apparaît aussi complexe que dangereux.
Crichton, version française et gratuite
Leur principale source de cauchemar : qu’un Napster de l’édition puisse voir le jour sur le Web. " Il y a trois semaines, on a découvert des œuvres gratuites de Michael Crichton en français et en anglais sur un site Web, souligne ainsi Olivier Pujol, président de Cytale. Pensez-vous que Michael Crichton acceptera longtemps de travailler sans être rémunéré ? La sécurité des œuvres est notre priorité absolue ". Mais malgré les discours rassurants de Steve Stone, directeur général du département des livres électroniques de Microsoft ou de Luc Marin, directeur général d’Adobe France, venus tous deux vanter la fiabilité de leurs système technique, les éditeurs ne cachent pas leur inquiétude. Lors de ces journées réservées aux professionnels, les exposés des spécialistes de l’édition numériques ont suscité de nombreuses questions de la part des spécialistes de l’édition littéraire.
Soigner la susceptibilité des libraires
Inquiétude d’autant plus grande que, derrière cette peur du piratage, d’autres nuages se profilent à l’horizon. " Outre la protection des œuvres, il faut désormais prendre en compte leur valeur aux yeux des lecteurs ; ces œuvres sont en effet proposées dans un univers _ Internet _ marqué par la gratuité, note Jean Pierre Arbon, responsable du développement commercial du livre électronique de Gemstar (le nouveau distributeur du Rocket-eBook) en Europe. Il faut aussi combler le handicap de l’inconfort de la lecture par d’autres avantages, et soigner la susceptibilité des libraires qui pourraient proposer ce type de service au lieu de le vivre comme une concurrence déloyale ". Autant d’appels à la réflexion pour les éditeurs, avant qu’ils sautent le pas, s’ils s’y décident un jour.