Les légendes urbaines passent du réel au virtuel pour finalement atterrir dans vos boîtes aux lettres. Sous la forme d’une éponge bleue imprégnée de virus tropicaux envoyés exprès pour vous tuer.
Un alligator qui se balade dans les égouts, l’aluminium des paquets de clopes racheté par les pharmaciens ou le forfait illimité repris pour 25 000 balles. Personne ne l’a jamais vu ni vécu. Juste entendu. Un ami d’ami m’a dit. Le beau-frère de la cousine de ma tante m’a raconté... Légendes urbaines qui se racontent et se propagent à très grande vitesse. Improbables mais crues sur paroles, même si jamais vérifiées. Sur le Web, ces légendes ont pris la forme de messages électroniques tout aussi peu crédibles. Il y a la fameuse pétition pour sauver les femmes afghanes ou cette chaîne qu’il ne faut pas rompre si on veut être heureux dans la vie. Rappelez vous : "Envoyez ce mail dans les 10 secondes à 3 452 personnes et alors vos vœux se réaliseront..." Version électronique des lettres de quand on était plus petit et qui comportait cette menace terrifiante : "Ne brise surtout pas cette chaîne, recopie cette lettre, envoie-la à dix personnes, sinon de terribles malheurs s’abattront sur ta famille."
En finir avec vous...
Et enfin, le mail qui effraye votre mère, et vous met en garde contre le nouveau giga virus annoncé ce matin même par Bill Gates en personne. Les premières fois, vous obéissez scrupuleusement aux consignes et encombrez les mail boxes de toutes vos collègues et amis. Après, vous jetez à la poubelle et insultez les bleus qui tombent encore dans le panneau. Dernière mutation en date, après le transfert sur Internet des modes de rumeur du monde physique, le passage se fait, cette fois, du virtuel vers le réel. Wired nous ramène une jolie histoire d’éponge bleue pleine de virus qui arrive dans votre boîte aux lettres (réelle) juste pour en finir avec vous. Ça s’appelle le "Klingerman Virus". Quelque 23 personnes auraient déjà été touchées. Le conseil se diffuse par e-mail, il est des plus simples : ne jamais ouvrir une enveloppe bleue avec écrit en lettres noires "A Gift for You From The Klingerman Foundation". L’histoire est racontée par l’Associated Press. Geraldine Emanuel habite Palm Beach, elle reçoit une enveloppe bleu pâle avec cette inscription "restricted access". Pour ne prendre aucun risque, elle n’ouvre pas l’objet suspect et appelle la police qui débarque avec le matériel adéquat. Une voisine sort alors de son appartement et rassure police et Géraldine : elle a reçu la même missive qui ne contient que des publicités pour magazines. Soulagement. L’histoire a pris de telles proportions que le National Center for Infectious Diseases a publié sur son site un démenti de la rumeur. "Le Klingerman Virus est un canular." Qui l’eut cru ?
L’article de
Wired:
http://www.wired.com/news/print/0,1...
Le démenti du National Center for Infectious Diseases:
http://www.cdc.gov/ncidod/klingerma...