Dans une lettre ouverte, le collectif "ADSL libre" incite, une nouvelle fois, monsieur France Telecom à jouer le jeu de la concurrence.
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Les "alternatifs" se rebiffent. Le collectif "ADSL libre" - rassemblant entre autres Tele2, AOL et Cegetel - se prépare à diffuser, prochainement, une lettre ouverte à Michel Bon, président de France Telecom. Cette plaidoirie, en faveur d’une "
saine concurrence" entre l’opérateur historique et ses rivaux, est signée de Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2, un opérateur téléphonique concurrent de France Telecom. But de sa démarche : mettre, avec l’appui du collectif, un terme au conflit "
du dernier kilomètre", qui oppose depuis plusieurs mois l’opérateur historique à ses jeunes rivaux. Ce "dernier kilomètre", c’est la portion de ligne téléphonique qui relie l’utilisateur à l’opérateur, plus couramment appelé "boucle locale". Ces paires de fils de cuivre, propriété exclusive de France Telecom, constituent un enjeu, car celui qui les contrôle est celui qui facture le client final.
La concurrence est bonne pour France Telecom
La loi oblige l’opérateur historique à louer cette boucle locale aux opérateurs téléphoniques et aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Mais le prix de ce "dégroupage" est au cœur du débat. Fixé par France Telecom, il est jugé trop élevé par les opérateurs et les FAI. D’où la lettre ouverte du collectif "ADSL libre". Ces derniers demandent "poliment " à France Telecom de cesser de tuer la concurrence, comportement qui, selon eux, empêche le développement du haut débit en France. En juin 2001, Jupiter Media Metrix estime que 2% seulement des 8,4 millions d’internautes français à domicile étaient connectés au Réseau via l’ADLS.
Selon Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2, France Telecom serait le premier à bénéficier d’une croissance de ce marché, comme cela a été le cas pour la téléphonie mobile. Le chef de file de "ADSL libre" se défend de prêcher pour sa propre paroisse. "Mon but n’est ni de faire de la pub pour Tele2, ni de noyer France Telecom, jure-t-il, Nous voulons seulement exister en tant que concurrents, pour faire avancer l’Internet en France". "Le progrès entre Internet lent et Internet rapide est aussi considérable qu’entre le 22 à Asnières et le téléphone moderne", ajoute-t-il dans une tribune publiée dans les ...chos. La mission d’évangélisation que s’est fixé Jean-Louis Constanza s’annonce ardue. Outre France Telecom, le patron d’ "ADSL libre" avoue devoir convaincre quelques FAI qui tenteraient de négocier en douce avec l’opérateur historique.