2/03/1999 • 13h18
L’Internet sous-estimé
À force de vivre avec tous les jours, on ne se rend même plus compte de la rapidité avec laquelle Internet et l’ordinateur nous envahissent. Chiffres à l’appui.
Il semble que nos compatriotes ne prennent pas conscience de ce qui est en train de se passer. On évoque Internet pour parler des pédophiles ou des néo-nazis, mais rarement pour la rapidité à laquelle le réseau des réseaux s’installe, même dans notre vieux pays. Quelques chiffres. Début 1997, on estimait à 58 millions le nombre de personnes connectées dans le monde. Il est aujourd’hui d’environ 110 millions. En France, des fournisseurs d’accès, comme Club-Internet ou AOL, ont doublé le nombre de leurs abonnés en un an. Et 3,7 millions de français se connecteraient aujourd’hui de temps à autre. Pour 1999, Stéphane Treppoz, patron d’AOL, comme son homologue de Club-Internet, Fabrice Sergent, parient sur un taux de croissance situé entre 60 et 100 %...
Un autre chiffre intéressant : l’évolution des ventes d’Amazon.com, en passe de devenir le plus grand magasin du monde en ligne. Les ventes de 1996 s’élevaient à 15,7 millions de dollars. En 1998, elles furent de 610 millions... Enfin, le nombre d’inscrits à la lettre d’information sur les nouvelles technologies proposée par le CNRS, “LMB”, a progressé de 5900 % en trois ans !
S’arrêter sur les faits divers de l’Internet est réducteur. Tous les aspects de nos vies vont être affectés, directement ou indirectement, par le réseau. Jean-Michel Billaut, le boss de l’Atelier, la cellule de veille technologique de la banque Paribas (ou de la Société Générale, on ne sait plus ce que l’on doit dire), parle, lui, d’avènement de la Net Economie. Les chiffres sont, en tout cas, impressionnants. Selon une étude IDC, en 1998, les ventes d’ordinateurs, en unités, ont progressé de 19,9 %, dont 23 % pour le seul marché des "ménages", qui s’équipent de plus en plus. Pour 1999, IDC prévoit une croissance d’au moins 18 % en unités, mais de seulement 7 % en valeur : une différence due notamment au développement des offres à moins de 4 000 francs. En volume, cela représente quand même quelque quatre millions d’ordinateurs !
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