Près d’un an après son lancement, Koobuycity dépose le bilan. Le site cherche un repreneur pour relancer son activité d’achat en ligne et de livraison en une heure sur la région parisienne. Malgré les évènements, Jacques Kluger, son PDG ne regrette pas d’avoir abandonné l’achat groupé, sa première activité. Interview.
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Site d’achat groupé en décembre 1999, vous passez à la livraison express en mai 2000. Ne regrettez-vous pas ce changement de business model ?
Il n’y a pas un matin où je me suis réveillé en regrettant ce choix. L’achat groupé n’est qu’une simple animation de vente. Ce n’est pas un modèle. C’est pour cela qu’il ne marchera jamais et que personne ne pourra en vivre.
Vous restez donc persuadé que la livraison express est une bonne voie ?
C’est un modèle porteur et très prometteur. Mais en France, il nous fallait créer des habitudes, un besoin. Les gens n’ont pas le réflexe de se faire livrer rapidement, à part peut-être pour les pizzas et les courriers d’entreprise. Aux ...tats-Unis, cette pratique est rentrée dans les mœurs. C’est pour cette raison que je peux déjà dire qu’il y aura d’autres acteurs prochainement sur ce créneau.
Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Essentiellement du temps. Du temps pour convaincre les investisseurs. Or, quand nous avons commencé nos tractations pour notre troisième tour de table, nous étions dans un contexte de méfiance et de réticence vis-à-vis des start-ups. Les négociations de la dernière chance ont échoué le week-end dernier. Sur les 20 millions de francs qui nous étaient nécessaires, nous n’avons pu réunir que la moitié.
Pourquoi avoir fermé le site il y a une semaine en invoquant des problèmes techniques, et parler maintenant de dépôt de bilan ?
Il n’y a aucun machiavélisme de notre part. Quand nous avons arrêté le fonctionnement du site, c’était vraiment pour régler des questions techniques. Mais à ceci se sont rajoutées les négociations pour le nouveau tour de table. Rien n’était calculé. Les ennuis amènent les ennuis. Aujourd’hui, nous traversons une période "lose-lose". Nous avons été cambriolés, il ne manque plus que l’incendie.
Etes-vous déjà en contact avec des repreneurs ?
Oui, un certain nombre sont en discussion avec nous. Ce sont plutôt des "brick-and-mortar", des entreprises traditionnelles. Et nous espérons arriver à une conclusion de ces négociations d’ici 4 à 6 semaines. Nous ne pourrons en effet attendre indéfiniment.
Carrefour avait signé un protocole d’accord avec vous. Pourquoi n’est-ce pas allé jusqu’au bout ?
Il faudrait le leur demander. Je n’ai pas eu d’explication depuis le jour où ses responsables ne se sont pas présentés pour signer l’accord. L’affaire est en cours de traitement devant le tribunal de commerce de Paris.