Fondé au treizième siècle après Jésus-Christ, le puissant royaume des Incas serait à l’origine d’un langage binaire codé fonctionnant selon une logique proche de celle qu’emploient aujourd’hui les ordinateurs : les fameux "kipus". C’est en tout cas la thèse que défend Gary Urton, un professeur d’anthropologie de l’université d’Harvard.
Les kipus (ou "quipus"), sont une "série de cordelettes de différentes couleurs suspendues à un cordon, en manière de frange, et portant des n ?uds représentant des chiffres", ainsi que les définit un dictionnaire des Incas en ligne.
Le sens et l’usage exacts des kipus restent aujourd’hui encore obscurs. Une des particularités de la civilisation inca est de ne pas avoir de langage écrit connu, souligne un article du quotidien anglais The Independent.
Gary Urton, spécialiste de l’Amérique précolombienne, pense que les Incas avaient en fait créé avec les kipus une forme de communication non-verbale faisant appel à un codage en sept bits. Selon le chercheur, l’utilisateur d’un kipu avait sept occasions de choisir entre deux possibilités (faire un noeud en fil de laine ou de coton, faire tel ou tel type de noeud, etc), soit 2 puissance 7 permutations, c’est-à-dire 128 choix (l’équivalent de sept bits en informatique).
Mais les kipus utilisaient une palette de 24 couleurs différentes, ce qui augmente d’autant les possibilités de permutations, affirme Gary Urton. Le langage binaire des kipus pouvait donc transmettre jusqu’à 1536 informations différentes. Un chiffre que le professeur d’Harvard juge cohérent par rapport aux 1000 à 1500 signes de l’alphabet cunéiforme sumérien, ou encore avec les 700 à 800 différents hiéroglyphes des Egyptiens ou des Mayas.
Le professeur Urton reste confiant dans les chances de découvrir un jour une pierre de Rosette pour les kipus, qui permettrait de déchiffrer leurs mystères, comme Champollion avait pu le faire avec les hiéroglyphes égyptiens.
Inca may have used knot computer code to bind empire (The Independent):
http://news.independent.co.uk/world...