Des footballeurs professionnels et leurs employeurs s’attaquent aux éditeurs de jeux vidéo pour utilisation abusive de leur image.
Près de trois millions d’euros (environ 20 millions de francs). C’est le pactole que quatre clubs de football - le Slavia Prague (République tchèque), Vincenza (Italie), les Glasgow Rangers (...cosse) et le Feyenoord de Rotterdam (Pays-Bas) - et six joueurs professionnels (dont l’international roumain George Hagi) réclament à des éditeurs de jeux vidéo. Motif : "violation du droit à l’image". ElectronicArts, Sony, Infogrames, Eidos et RageSoftware commercialisent, entre autres, FIFA 2000, UEFA Euro 2000 ou UEFA Champion League 99/2000. Ces jeux auraient reproduit abusivement les noms et l’image des plaignants.
Accord sur le droit à l’image ?
"Nous sommes extrêmement surpris, réagit Michaël Sportouch, responsable du secteur Sports chez Infogrames. Ces clubs et ces joueurs, qui ne sont pas de grandes stars du ballon rond, sont cités dans les jeux parmi des centaines d’autres noms. Nous pensons être dans notre bon droit", poursuit-il. En règle peut-être, mais depuis peu de temps seulement. "Pendant des années, tous les éditeurs, sans exception, ont lancé des jeux sur le marché sans aucun accord avec les joueurs ou leurs représentants", observe Philippe Piat, vice-président de la Fédération internationale des footballeurs professionnels (FIFPRO), affiliée à la FIFA (Fédération internationale de football association). Un accord sur cette question du droit à l’image a été signé, il y a quelques mois, avec les éditeurs et la FIFPRO affirme travailler en ce moment sur le problème de la redistribution des royalties entre les joueurs.
Médiatisation à outrance
Chez Sony, on se veut rassurant : "nous avons un contrat avec la FIFA", explique Emmanuelle Renon, chargée de la communication dans le groupe. "Un tel accord ne règle pas la question de l’utilisation de l’image d’un footballeur, réplique Philippe Piat. Il s’agit juste d’une autorisation permettant d’utiliser le nom de FIFA pour un de leurs jeux. Sony a cru bien faire, mais ce n’est pas suffisant. Les éditeurs ne peuvent pas continuer à utiliser les noms des joueurs ou les logos des clubs sans les rémunérer." Pour Michaël Sportouch d’Infogrammes, "cette histoire est un peu à l’image du foot, avec la multiplication des salaires, la médiatisation à outrance et la starisation des joueurs". Les tribunaux arbitreront bientôt ce match entre les éditeurs de jeux vidéo et les pros du ballon rond. À qui le carton rouge ?
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