Le président de l’incubateur parisien qui a hébergé la société i2bp a officiellement « démissionné » de ses fonctions de président et d’administrateur de l’Atelier de l’innovation.
Jean-Yves Charron n’est plus président, ni administrateur, de l’Atelier de l’innovation (Adi). Âgé de 55 ans, se revendiquant autodidacte et inventeur professionnel, l’homme a occupé, pendant plusieurs mois, le devant de la scène dans « l’affaire i2bp », du nom de cette filiale de l’Adi dont il avait également pris la présidence. Cette société assurait développer une technologie de compression et de diffusion de la vidéo, via Internet, censée « révolutionner » le monde du streaming, avant d’être cédée à un groupe industriel pour des « milliards de dollars ». En fait, les promesses d’i2bp n’ont jamais été tenues (voir le magazine Transfert n°16 juillet-août). L’initiateur du projet, Marc-...ric Gervais, a dû quitter la société au début du printemps. Depuis, Jean-Yves Charron se trouvait seul à la tête d’un projet dont la présentation au public a été sans cesse repoussée.
Durand président
Cet échec retentissant est-il à l’origine du départ de Jean-Yves Charron ? Ce dernier s’était personnellement porté garant de la réussite d’i2bp, dont il reste, d’ailleurs, et pour l’heure, président. Il avait, sur cette affaire, largement engagé la crédibilité de l’Atelier de l’innovation. Pourtant, le discours officiel n’a pas changé : "Sur i2bp, les développements s’affinent, les objectifs initiaux sont maintenus et la technologie sera cédée au plus offrant, dit Julien Hervet, le responsable juridique de l’Adi, l’équipe reste la même, toujours animée par Jean-Yves Charron."
Officiellement donc, Jean-Yves Charron « démissionne »" de la tête de l’Adi, mais reste au sein de la structure pour "apporter son expertise au service de l’innovation"... Le poste de président revient à Jean-Jacques Durand. Ce dernier, âgé de 60 ans, est en fait le patron de Najeti, un fonds d’investissement doté de 300 millions de francs, constitué par les héritiers de la famille des Cristalleries d’Arques. Najeti a pour habitude de soutenir les projets incubés par l’Atelier de l’innovation, depuis sa création en 1998. Najeti avait investi 7 millions de francs dans i2bp. La nomination de Jean-Jacques Durand ressemble fort à une reprise en main de l’Adi. Il s’agit désormais de redorer le blason de la structure et d’éviter que l’échec d’i2bp ne rejaillisse sur la quinzaine de start-ups hébergées par l’Atelier de l’innovation.