Stéphane C., auteur d’un site pointant sur des fichiers MP3 et condamné à quatre mois de prison avec sursis, revient sur l’affaire. Interview.
Comment a démarré cette affaire ?
Ça a commencé en février par un mail en provenance de la SCPP [Société civile des producteurs phonographiques] qui m’expliquait que je risquais des poursuites judiciaires pour mon site. J’ai répondu en précisant que les morceaux n’étaient pas hébergés sur mon site, qu’il s’agissait juste de liens de téléchargement. Suite à des pressions exercées par la SCPP, iFrance, mon hébergeur, a décidé de fermer le site. Je suis allé chez Xcomm et j’ai reçu un second avertissement auquel je n’ai pas répondu. Mon hébergeur a de nouveau fermé mon site. J’ai alors fait héberger mon site chez Tripod. En avril, des policiers ont débarqué chez moi, à ...pinal.
Comment s’est passé la perquisition ?
C’était à midi. Trois policiers ont frappé à la porte. Ils m’ont présenté un ordre de perquisition. Ils ont fouillé dans mon PC pour chercher la preuve que je gérais bien le site. Ils n’avaient pas l’air très au point. Je les ai même aidés à imprimer le contenu de mon disque dur. Puis ils ont fouillé tout l’appartement. Ils m’ont demandé également si j’avais des images à caractère pédophile... La perquisition a duré trois heures. Ensuite, j’ai passé trois heures en garde-à-vue au commissariat d’...pinal.
Que pensez-vous de toute cette affaire ?
Je ne pensais pas que ça pourrait aller si loin. Je suis très surpris. 20 000 F et quatre mois de sursis, c’est beaucoup. Je ne me considère pas comme un "pirate". Chaque jour, des milliers d’internautes s’échangent des fichiers MP3, via le chat par exemple. En tapant MP3 sur Altavista, les liens s’affichent par centaines de milliers... Je crois également que l’industrie du disque est hypocrite. Elle encourage la vente de lecteurs MP3 mais fait tout pour arrêter son développement. Mais surtout, je ne sais pas comment je vais payer les 20 000 F de dommages et intérêts...