Aramiska, société basée à Eindhoven (Pays-Bas), vise les petites entreprises européennes avec son offre internet par satellite. Interview du PDG, le Belge Philippe Bodart.
Qu’il y a-t-il de neuf dans l’offre d’Internet par satellite que vous allez proposer à la fin de l’année ?
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C’est du vrai haut débit. Le trafic descendant pour l’utilisateur final sera de 8 Mbits/s, et surtout les flux montants atteindront 1,5 Mbit/s. C’est dix à quinze fois plus rapide que les débits obtenus sur Starband, l’offre IP sur satellite de Gilat, aux ...tats-Unis. Chez Starband, le trafic retour est limité à 128 bits/s... Alors que Starband a recours à un format propriétaire connu de Gilat seulement, nous utilisons des protocoles de transmission ouverts. Notre architecture DVB-RCS est bâtie sur la norme déjà connue Digital Video Broadcasting et sur RCS, qui signifie qu’il s’agit d’un réseau IP sur ATM [Asynchronous Transfer Mode : liaison télécoms spécialisée à haut débit, NDLR]. C’est une architecture ouverte. Elle est actuellement supervisée par l’ETI [Institut européen de télécommunications, organisme de normalisation, NDLR].
Quel est votre partenaire pour les satellites ?
Nous ferons une annonce bientôt. Pour l’instant, Hewlett-Packard réalise notre intégration système, Alcatel fournit les centres de traitement et les serveurs d’accès, Spacebridge les circuits intégrés pour le DVB-RCS, et les Belges de Newtec, qui ont dix ans d’expérience dans les communications par satellite, l’équipement pour les clients.
Comptez-vous proposer une offre ciblée pour les particuliers ?
Nous n’avons pas étudié la cible des particuliers, parce qu’elle est trop sensible au prix. Et puis ce n’est pas du tout la même forme de consommation : par exemple, un utilisateur business ne va pas se connecter la nuit. En cela, nous avons une approche moins grand public que Starband. Notre cible, ce sont les entreprises de 5 à 200 salariés, en Europe. Nous commencerons nos opérations au Royaume-Uni en décembre, et nous nous implanterons dans les quatre plus grands pays européens (Allemagne, France, Espagne, Italie) l’année suivante.
Le prix du service ?
Il sera comparable à celui d’un service xDSL pour les PME. La nouveauté, c’est qu’on paiera le même prix au centre de Londres et au fin fonds de l’...cosse.
Allez-vous devoir limiter vos offres aux zones de campagne, difficilement accessibles aux liaisons haut débit fixes ?
Bien sûr, c’est parfait pour la campagne, et en général pour toutes les zones où il est difficile de poser des tuyaux. Mais cela ne va pas dire que nous ne ferons pas d’offre pour les villes. Le satellite sera surtout utile là où il est... unique. Pour un chef d’entreprise, il est assez sage d’investir dans ces infrastructures souples, sans investissement de départ élevé.