Le groupe de communication BBDO vient de sortir son étude sur l’influence du Net sur le comportement des Français. Première conclusion : il leur est monté à la tête.
"C’est l’expérience de la liberté". "C’est une maison pleine de lumière, je l’aime, les portes s’ouvrent". "Ça m’ouvre les yeux". Non, ces réflexions n’ont pas été recueillies lors d’une enquête au sein d’une secte. Mais lors de la première étude de l’e-observatoire BBDO, rendue publique le 15 juin. Le groupe de communication s’est donné pour objectif de comprendre et mesurer l’influence et les conséquences de l’usage d’Internet dans la vie quotidienne des Français. Sa première photographie de la situation ne recèle pas de grandes révélations, simplement l’expression de quelques fantasmes. La vision du Réseau par les internautes frôle souvent la caricature. Pour les personnes interrogées, Internet incarne le paradis où "des êtres désincarnés découvrent l’intimité entre anonymes", dixit une responsable de l’enquête. Ce serait également un monde généreux et fascinant d’où émerge un être plus mûr, doté d’une nouvelle énergie. "C’est comme faire l’amour la première fois", a même déclaré un internaute débutant. Mais la Toile pourrait être source de divorce. En effet, alors que les femmes entretiennent une relation fusionnelle avec le Réseau (" On voit la vie autrement sur le Net ", selon une internaute confirmée), les hommes n’y voient qu’une technologie assez décevante ("On perd du temps et ça énerve quand on trouve pas ce qu’on cherche", estime un surfeur assidu).
Une vie sociale normale
Le versant quantitatif de l’étude, réalisé par l’IFOP, réserve quelques surprises. En effet, 59 % des sondés estiment qu’avec Internet, ils communiquent plus souvent avec leurs amis. Et seulement 4 % se sentent plus isolés depuis qu’ils ont une connexion. De quoi tordre le cou à l’idée récurrente selon laquelle le Réseau empêcherait toute vie sociale. Mauvaise nouvelle pour les opérateurs et les constructeurs de téléphonie : 68 % des personnes interrogées ne seraient pas intéressées par l’Internet mobile. Par contre, 48 % utiliseraient plus le réseau s’il était accessible depuis leur téléviseur. Côté liberté, 38 % des sondés se sentent surveillés en permanence dès qu’ils sont sur la Toile. Mais, de toute façon, 19 % ont désormais peur de ne plus pouvoir s’empêcher de surfer. Une accoutumance qui ne les mènera pas chez le médecin puisque pour 55 % d’entre eux assurent qu’ils ne consulteront jamais un docteur en ligne. Heureusement, il leur reste un peu de bon sens : 62 % ne supportent pas d’être submergés d’e-mails indésirables.