Créé il y a 20 ans, Imagina devra continuer sa route sans son créateur, l’Institut national de l’audiovisuel. Une décision qui remet son avenir en question.
Depuis presque 20 ans, le nom de l’INA était associé à celui du formidable salon Imagina, le rendez-vous national (et même européen) des professionnels de l’image numérique. Il faut croire qu’on doit changer les équipes qui gagnent : pour le vénérable Institut national de l’audiovisuel, l’aventure de l’innovation est terminée. Sommé par l’...tat de se recentrer sur ses activités premières, à savoir l’archivage des images, l’INA n’organisera plus Imagina. "Lundi, nous avons proposé au Festival de télévision de Monte-Carlo notre partenaire historique, de reprendre la gestion de cet événement. Mais pour l’instant, nous en sommes au stade des négociations", explique Jérôme Chambin, responsable communication.
"Imagina ne peut pas vivre sans l’INA"
Seul problème et il est de taille, c’est l’INA qui développait les contenus d’Imagina. Et le passage du flambeau n’est pas évident. Un des créateurs de l’événement, Philippe Queau, parle même d’erreur stratégique. La fin d’un projet essentiel : "L’INA se focalise sur une mission étriquée qui est l’archivage des images et oublie l’essence même de ses missions qui est la réflexion sur l’avenir des nouvelles technologies. Cette décision est la conclusion d’un long processus de désengagement d’un chantier plein de promesses." Et son verdict est sans appel : "Imagina ne peut pas vivre sans l’INA. Le Festival de Monte-Carlo n’a aucune compétence en la matière."
Quinze millions de budget, quatre de recettes
Seule certitude aujourd’hui, Imagina 2001 ne sera pas présenté début février. Et personne ne sait quand l’événement pourra avoir lieu. David Tomatis, le secrétaire général du Festival de Monte-Carlo trouve l’échéance un peu courte, mais se veut rassurant : "La manifestation aura peut-être moins d’envergure mais même s’il y a du retard, Imagina existera en 2001." Depuis juin, un comité de réflexion se réunit régulièrement pour décider des nouvelles orientations. Pas facile. Surtout qu’Imagina est loin d’être rentable. Quinze millions de budget, quatre de recettes : la situation n’est plus tenable pour les organisateurs. "Ces dernières années, nous avons stagné. Si l’image numérique était très spectaculaire en 1990, elle est devenue complètement banale aujourd’hui. Nous devons nous adapter." En gardant l’esprit qui a fait le succès de ce festival. À la Société des auteurs multimédias (SCAM), Stéphane Joseph se souvient "d’un endroit unique, un lieu de rencontres et d’expression extraordinaire", mais ne croit pas à sa survie.
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