...cailles vertes, nez en trompettes et yeux exorbités. Cet été, un ersatz de dragon devrait se jeter, gueule béante, sur les plaisanciers naviguant au large des côtes de Lorient, en Bretagne. Ce monstre, c’est le logo du site de recrutement en ligne monster.fr. Il s’affichera dès le 15 juillet - et pour la somme de 5 millions d’euros (32,8 millions de francs) - sur les voiles et sur les flancs du Défi français. Le bateau porte-étendard de l’Hexagone entame en effet sa préparation pour la prochaine Coupe Louis Vuitton, en octobre 2002, à Auckland (Nouvelle-Zélande). Cette phase de qualifications permettra au meilleur des dix "challengers" d’affronter le Défi néo-zélandais lors de la Coupe de l’America, début 2003.

Un troupeau de dragons

L’équipage français espère décrocher un budget de 125 à 175 millions de francs. Pour arriver à cette somme, le Défi table, sur la signature de contrats avec quatre autres sponsors ou groupes de sponsors. Qui, à l’instar de Monster, devront acquitter la somme de 5 millions d’euros sur trois ans (2001-2003). D’autres sites internet sortiront-ils leur carnet de chèque ? Rien n’est moins sûr. Car, en plein cataclysme post-dotcom, monster.fr fait figure de titan. L’entreprise française bénéficie de l’appui de la maison-mère américaine monster.com, elle-même filiale de TMP. "Leader mondial du recrutement en ligne, Monster dispose d’un budget de marketing et communication de 250 millions de dollars (1,9 milliard de francs) pour la seule année 2001, dont 90 millions de francs pour la France", explique Mats Carduner, directeur général de monster.fr. Une telle somme explique que le dragon soit partout : taxis, bus, montgolfière, courts de Roland-Garros, pelouses du championnat de France de football... Et ce n’est qu’un début. Les dirigeants de monster.fr n’excluent pas que leur groupe sponsorise également un bateau concurrent du Défi français pour la Coupe de l’America...