H-P, Compaq, Bush : même combat...
H-P va-t-il fusionner avec Compaq ? Le vote était hier. Et si la direction de H-P crie victoire, il reste encore à décompter l’intégralité des votes. Car la marge serait très mince.
H-P, Bush, même combat...
C’était hier, mardi, que les actionnaires de Hewlett-Packard devaient s’exprimer pour ou contre la fusion avec Compaq. Un scrutin à l’enjeu évident qui a donné lieu à plusieurs mois d’affrontements entre la direction de H-P, en faveur de l’opération, et les héritiers Hewlett et Packard, farouchement opposés. Et, à peine une heure après la clôture des votes, la direction de H-P assure avoir obtenu un majorité. " Faible ", selon les mots même de Carly Fiorina, la boss de H-P, mais " suffisante ". On parle de moins d’1% d’avance...
Walter Hewlett, lui, demande du temps avant de se prononcer. Il demande surtout qu’on soit certain du comptage des votes des quelques 900 000 actionnaires de la firme. 900 000 bulletins à déchiffrer (même si certains ont voté par courrier électronique). A compter. A re-compter. D’après les services en charge de l’opération, le décompte va prendre plusieurs semaines. Surveillé par des inspecteurs représentants les deux camps. Cela ne vous rappelle rien ? Vraiment ? La Floride ? Bush contre Gore ? Le rapprochement est si évident que même Carly Fiorina n’a pu s’empêcher de le faire, assurant que cette fois il n’y aurait pas de doute sur le résultat final.
Mais la bagarre a été rude. Jusqu’au dernier moment. Selon le Wall Street Journal, si la réunion des actionnaires a démarré avec une demi-heure de retard, c’est parce que les cadres de H-P continuaient à convaincre certaines grosses institutions encore hésitantes. Le fond de gestion de la Deutsche Bank, jusque là opposé à l’accord, aurait changé d’avis pour une partie de ses actions au dernier moment.
Si le vote favorable est confirmé, c’est un énorme coup pour Carly Fiorina, qui prend la tête d’un monstre industriel de 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Un monstre fragile, qui va demander d’énormes efforts de consolidation, de réorganisation, de remotivation tant les opposants à la fusion se recrutaient aussi à l’intérieur de la société.
C’est aussi, clairement, une moins bonne opération pour une quinzaine de milliers de salariés de HP et Compaq. C’est en effet le nombre annoncé de licenciements qui devraient avoir lieu dans les prochains mois, pour " éliminer les postes en double ". Carly Fiorina et Michael Capellas, le boss de Compaq, se seraient eux négociés une jolie petite augmentation... Une sorte de prime de victoire.
Mais rien n’est totalement terminé. Même si Carla Fiorina a tendu une main vers les familles des fondatrices (" l’entreprise sera toujours fière de porter vos noms " a-t-elle déclaré) , Walter Hewlett, qui a été ovationné pendant la réunion des actionnaires _et assure qu’il restera, quoi qu’il arrive, au conseil d’administration, affirme que la marge est trop fine pour ne pas attendre le décompte final et définitif. Une vraie élection américaine...